Chantage à la dette, retour du chômage, crise économique, génocide à Gaza, retour au pouvoir de Donald Trump, et guerre de Poutine, les motifs d’inquiétudes comme de mobilisations ne manquent pas cette année. Malgré un soleil radieux et une ambiance globalement bon enfant, le défilé du 1er mai parisien, parti à 14 heures de la place d’Italie, reflétait cette montée des périls sur tous les fronts.
« On ne sait même pas quoi écrire tellement c’est la merde » proclame ainsi la pancarte brandie par Catherine. Venue avec sa copine Christine, retraitée et syndiquée à la CGT pendant des années comme elle, elle énumère motifs d’inquiétudes : « tout ce que fait le gouvernement, la guerre, la finance, la montée des dictatures ». Une évolution du monde qui leur fait se féliciter de ne pas avoir fait d’enfant. Dans la capitale, ils étaient près de 100 000, selon la CGT, à rejoindre la place de la Nation.
De l’argent pour le social, pas pour la guerre
Parmi les revendications dominantes, le refus de voir les financements publics siphonnés par les dépenses militaires. « Faites payer vos guerres par vos milliardaires, pas par nos grands-mères » résume une pancarte brandit par un grand gaillard qui arbore gilet jaune et Keffieh palestinien.
Dans le cortège, deux jeunes filles debout sur le camion de la CGT 93, coiffée de la fameuse casquette à strass de la centrale syndicale, chantent en boucle sur un rythme endiablé « taxer les riches ». Christes et Amalia, deux jeunes grecques résidant à Paris de longue date s’inquiètent aussi « qu’on utilise l’argent pour le réarmement au lieu d’investir dans la transition écologique et dans la justice sociale ». Ils voient les services publics attaqués, les droits se retreindre, et ont un peu la sensation « de revoir en plus lent ce qu’on a vécu en Grèce »
Au-delà de la solidarité avec les Palestiniens, omniprésente dans le cortège sous forme de drapeaux et de keffieh, la « trumpisation du monde » est dans tous les esprits. Deux Américains qui se définissent comme « exilés » sont venus pour se sentir moins seuls.
Sur sa pancarte, lui a écrit, « la démocratie ne meurt pas dans le noir elle meurt dans la main des oligarques ». Gérald, un vieux militant communiste « lecteur de L’Humanité depuis 50 ans » le dit lui aussi. « La situation internationale fait peur avec les fascistes qui nous entourent dans le monde entier, même en Europe chez nos voisins. Et puis il y a le retour de Trump et Poutine qui ne vaut pas mieux. On est encerclé ».
Une envie de gauche unie
Face à ces menaces internes comme externes, l’aspiration à l’unité est forte. Paulin et Anna, deux étudiants en musique, qui participent pour la première fois au défilé annuel, trouvent « affolant la montée de l’extrême droite » et voudraient bien que « la gauche s’unisse pour pouvoir gagner aux présidentielles ». Même discours chez Danielle, retraitée et militante à Attac très investie sur la défense des services publics, qui l’impression que « pour une fois c’est une manifestation unitaire et ça c’est important ».
Point noir dans ce défilé, le stand du parti socialiste a été pris pour cible aux cris de « tout le monde déteste le PS », par les black blocs. Olivier Faure, premier secrétaire du parti socialiste, présent à Dunkerque aux côtés des salariés d’ArcelorMittal, a annoncé déposer plainte. Plusieurs blessés sont à déplorer. « Ce sont les violences qui ne sont pas les bienvenues dans ces cortèges », résume Sophie Binet, secrétaire générale de la CGT.
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