Des chorégraphies à la mode aux tutos pour se scarifier, il n’y a qu’un scroll. Sur le réseau social chinois TikTok, les capsules vidéo défilent en continu. C’est ainsi que, ces dernières semaines, Marie-Amélie, 24 ans et utilisatrice quotidienne de l’application, a découvert la tendance Skinnytok. « Je cherchais juste des exercices de pilate et des conseils pour le running, explique-t-elle. Et, du jour au lendemain je suis tombée sur des discours hyperculpabilisants. »
Au menu de cette mode virale, des images de jeunes femmes exhibant fièrement leurs côtes saillantes et leurs 40 kg pour 1,66 m, accompagnées de messages grossophobes et violents à souhait. Le tout sous couvert de conseils « santé » et « motivation ». « J’espère que ce que tu as mangé vaut le coup d’être gros sur la plage cet été », peut-on entendre sur une vidéo. Sur une autre : « Si tu veux maigrir, arrête de manger le soir. »
L’ampleur du phénomène est tel que Clara Chappaz, la ministre en charge du Numérique, a saisi l’Arcom et la Commission européenne à ce sujet, vendredi 18 avril. Tandis qu’à l’Assemblée nationale, une commission d’enquête pilotée par le socialiste Arthur Delaporte a repris cette semaine. Objectif : évaluer les effets de TikTok sur la santé mentale des…