Les syndicats de STMicroelectronics voyaient venir la menace depuis plusieurs semaines. Le couperet est tombé mardi 29 avril, lors d’un Conseil social et économique (CSE) : le fabricant de semi-conducteurs a annoncé aux élus du personnel son intention de supprimer environ 1 000 emplois dans ses sites français (sur les 2 800 suppressions prévues dans le monde), selon une information d’Ici Touraine (ex-France Bleu).
Si le chiffre est en deçà de ce qui avait été annoncé par l’agence de presse Bloomberg début avril (par laquelle les salariés avaient eu vent des projets de la direction), la saignée n’en reste pas moins violente et bien loin du simple « remodelage industriel », mis en avant début avril par le groupe pour préparer le terrain à ces réductions d’effectifs.
Les sites de Tours (Indre-et-Loire) et de Crolles en Isère – département qui concentre une grande part des effectifs (7 500 salariés sur les 11 500 en France) – risqueraient d’en payer le prix fort, selon les informations de la CGT, qui estime que, entre les départs volontaires et les mobilités, le groupe ne garderait in fine qu’un quart de ses effectifs actuels en France.
Incertitude pour les 11 500 salariés du groupe
Si la direction de STMicroelectronics apporte quelques précisions, notamment sur le fait qu’il s’agira de départs volontaires, qui « pourraient intervenir d’ici à fin 2027 (…) avec des options de mobilités interne et externe » (selon le communiqué de la direction consulté par Ici Touraine), la CGT n’en dénonce pas moins le flou de ces annonces et l’incertitude dans laquelle elles plongent les 11 500 salariés du groupe en France.
« Nous n’avons aucun chiffrage précis concernant les départs par site, ni d’informations sur les cibles de personnels pour les nouvelles activités et parfois même pas de cible de production. La direction s’est contentée de nous redire quelles activités vont être arrêtées, où elles vont partir, les technologies qui vont être transférées… Mais tout cela, sans aucun rétroplanning, ni projections sur les effectifs », s’indigne Sandy Bel, déléguée syndicale centrale CGT, qui a exigé auprès de la direction que « des informations claires et précises soient communiquées ».
Mais la syndicaliste dénonce avant tout « une décision scandaleuse » au vu des « 2,9 milliards d’euros de subventions empochés par le groupe et les millions de dividendes versés à ses actionnaires ». Des subventions qui avaient été conditionnées par l’État français, selon Sandy Bel, à la création de 1 000 emplois au sein de l’usine de Crolles…
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