Le géant de l’acier a détaillé son plan de redondance lors d’une réunion extraordinaire de l’ESC le mercredi 30 avril 2025, avec 385 redondances potentielles sur sept sites français, dont 113 à Florange et 162 à Dunkerque.
Le groupe ArcelorMittal, anciennement le premier acidulant mondial, a présenté mercredi les détails de son plan de réduction des effectifs en France aux syndicats. C’est un plan qui fait grincer des dents, à un moment où les indicateurs financiers du groupe sont dans le vert.
Florange et Dunkerque ont particulièrement frappé
Le site de Florange à Moselle perdrait 194 emplois, dont 113 qui seraient éliminés. Le secteur d’emballage (feuille à froid pour emballage) est le coup le plus difficile, avec 30 coupes de travail annoncées. Même les lignes dédiées à la tôle de l’industrie automobile, considérées comme le fer de lance des activités d’ArcelorMittal à Moselle, n’ont pas été épargnées, avec 12 pertes d’emplois.
L’usine de Dunkerque, quant à elle, paie le prix le plus lourd, avec 295 pertes d’emplois et 162 employés susceptibles d’être redondants. Au total, sur les sept sites concernés, 636 emplois pourraient être perdus et 385 redondances potentielles redoutées en France.
Les résultats financiers contredisent la nécessité d’un plan de redondance
«Les syndicats fusionnent depuis l’annonce du plan. Et pour raison: malgré la crise citée par la direction, ArcelorMittal est en santé financière remarquable. Les niveaux d’endettement sont à un faible, les marges restent à l’aise et le groupe continue de racheter ses propres actions.
Les prix des produits plats peuvent avoir chuté en 2024, mais ils restent à des niveaux élevés (environ 778 euros par tonne), plus élevés qu’avant la pandémie. De plus, la production totale du groupe a même augmenté, de 55,3 millions de tonnes en 2023 à 57,9 millions en 2024.
France, la principale victime de la stratégie du groupe
La France souffre de la plus grande baisse de la production européenne d’acier, avec une baisse de 26% et 3,7 millions de tonnes de moins qu’en 2019. Le CGT de Florange, par l’intermédiaire de son secrétaire général Lionel Burriello, appelle à «un arrêt immédiat de cette PSE avant de détruire encore plus d’emplois, de vies et de l’ensemble de l’équilibre de la vallée».
Les syndicats dénoncent également la stratégie paradoxale du groupe, qui se plaint des importations en Europe tout en les organisant lui-même via ses coentreprises à l’étranger, notamment en Inde et aux États-Unis. Selon les documents, ces coentreprises représentent 11% de l’EBITDA du groupe.
ArcelorMittal | @ljacobelli (RN) accuse le Gvt de “crime avec préméditation contre notre sidérurgie” : “Vous avez étouffé la production française sous un déluge de normes absurdes !”Il lui demande quelles actions il mènera pour “sauver la sidérurgie française.”#DirectAN #QAG pic.twitter.com/K4eq5rA9ol
— Assemblée nationale (@AssembleeNat) April 30, 2025
« Si ArcelorMittal tombe, c’est l’ensemble de l’industrie du nord qui va tomber » : pourquoi il faut nationaliser les hauts-fourneaux
La CGT appelle, le 1er mai, à la mobilisation pour contrer les suppressions d’emploi annoncées par ArcelorMittal
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— L’Humanité (@humanite_fr) April 30, 2025