À peine deux heures après la condamnation de François Commeinhes, les habitants digèrent la nouvelle à leur manière.
“C’est choquant, mais pas étonnant”, exprime Safya qui vient d’apprendre la nouvelle par téléphone. Dans les rues ensoleillées de Sète, l’annonce de la démission du maire François Commeinhes se répand progressivement. Tout juste majeures, Aylin et Lizgué ont grandi avec le maire divers droite : “On est vachement étonnée, ça fait longtemps qu’il est là.” Cath, Sétoise depuis plus de 20 ans est affligée : “Mais non c’est pas vrai ? J’en ai la chair de poule.” À l’inverse la journée de la lycéenne Maëlys n’est pas bousculée : “pour moi, ça change pas grand-chose”. Aux abords des halles, Zora, retraité sur l’Île singulière depuis 8 ans, se satisfait de cette décision judiciaire : “Je suis plutôt content, c’est bien que la loi soit respectée.”
Un sentiment de déjà-vu
Surpris ou pas, triste ou content, ils sont nombreux à s’accorder sur un sentiment : la lassitude. “Un de plus, pas étonnant… Ça fait peur, mais plein d’autres sont comme lui : Sarkozy, Le Pen. Depuis 3,4 ans on entend que ça”, se résigne Estefanya Kareen, aide soignante et chef de cuisine depuis 5 ans à Sète. En effet, l’actualité récente ne casse pas les idées reçues sur les élus : “Tout le monde fait ça, c’est à l’image de la politique française”, se désole Maëlys. “C’est triste… Mais c’est du classique !”, ajoute vigoureusement Cécilia, quadragénaire tout juste arrivée dans le coin. François, photographe retraité, sirote son café sur la terrasse des Halles de Sète : “les politiques sont tous pareils.”
Aylin passe le bac cette année. Profitant du soleil au parc Simone Veil, elle espère un vent nouveau sur l’Île singulière : “On peut toujours avancer vers du positif.”
