Pascale Vandamme a officiellement quitté son poste de maire de Crespian depuis ce samedi 3 mai, après que la préfecture du Gard a accepté sa demande.
À 58 ans, la maire de Crespian Pascale Vandamme a quitté son poste, depuis ce samedi 3 mai, après validation officielle de la préfecture du Gard. L’ancienne élue a accepté de répondre aux questions de Midi Libre.
Pourquoi démissionner ?
Être maire, c’est avoir énormément de responsabilités et ne pas compter ses heures, prendre le temps d’étudier et de répondre aux dossiers, savoir s’exposer aux remarques négatives (normes, sécurité…). C’est beaucoup de travail invisible, une énorme charge mentale. La fatigue et l’épuisement infinis en sont la raison.
Que retenez-vous de cette expérience ?
Les liens que j’ai tissés avec les personnes. Le jour de mon mariage en 2022 a été un souvenir extraordinaire, avec toute la tendresse que les habitants m’ont manifestée. Je suis très heureuse de vivre à Crespian.
“Je n’avais pas droit à la moindre erreur”
Est-ce que des pressions politiques ou personnelles ont influencé votre décision ?
J’ai fait l’objet d’insultes, d’humiliations (par mail, dans la rue…), de trahisons par les gens qui ne sont pas contents des décisions prises au sein du conseil municipal et qui croient que c’est contre eux, que c’est personnel. C’est très difficile à vivre. Suffisamment pour m’aider à prendre ma décision.
Avez-vous rencontré des difficultés particulières ?
Le cumul de fonctions avec mon métier d’infirmière et le fait d’être femme et élue. J’ai l’impression que c’est beaucoup plus de travail. Je n’avais pas droit à la moindre erreur. Je devais être toujours excellente.
Comment évaluez-vous votre mandat ?
Notre slogan de campagne était “Vivre ensemble au village” et cela a été une jolie réussite. L’aménagement du cimetière, du site sportif, de la voirie, de l’éclairage public… La commune n’ayant pas de monument aux morts, sortir la plaque des morts pour la France à la vue de tous, sur le mur du cimetière, est important… c’est important pour faire commune et pour faire nation. J’ai appris plein de choses et j’ai rencontré des gens supers, des entreprises, des institutions, des responsables des services de l’État…
Quels sont les défis majeurs auxquels la commune doit faire face dans les mois à venir ?
L’enquête publique qui va avoir lieu pour l’approbation du document d’urbanisme. C’est très important pour l’avenir de la commune. La fin de l’amélioration de l’éclairage public, également ; et les travaux prévus pour la station d’épuration, en ce mois de mai. Ce sont les grands enjeux.
Y a-t-il un projet que vous auriez aimé voir aboutir avant votre départ ?
Oui, la plantation des arbres sur le parking de la mairie et les places du village, comme c’était le cas autrefois.
Quel message souhaitez-vous adresser aux habitants ?
Je voudrais remercier tous ceux qui ont participé à nos événements ou projets, ou qui nous ont sollicités de façon positive, ainsi que tous ceux qui nous ont encouragés dans nos actions.
Quels sont les projets dont vous êtes la plus fière ?
Tout ce qu’on a pu mettre en place pour créer du lien social et des espaces de rencontre (espace sportif, place de Carbonnier, marché de Noël). Savoir que j’ai participé un peu à améliorer la qualité du quotidien des habitants me rend fière.
Quel a été le retour de votre équipe municipale après votre décision ?
Ça a été difficile pour mon équipe. Certains m’ont témoigné beaucoup d’amitié et je les en remercie.
Comment va se passer la suite ?
Mon premier adjoint, Alain Trochard, sera le maire par intérim avant l’élection d’un nouveau maire par le conseil municipal, dans les jours à venir.
