Au concours de qui imitera le mieux Donald Trump, Laurent Wauquiez vient de marquer un nouveau point face à son concurrent à la présidence LR, Bruno Retailleau. L’ex-président de la région Auvergne Rhône-Alpes a annoncé, ce mercredi 7 mai sur CNews-Europe 1, la suspension immédiate de toutes les aides régionales à l’Université Lyon-2 jusqu’à nouvel ordre. Il requiert également une « mission d’inspection indépendante » au sein de l’établissement, qu’il accuse de « dérive islamo-gauchiste ».
« Le Donald Trump de Wish », ironise Manuel Bompard, député insoumis, dans un tweet posté sur le réseau social X ce matin en référence à la célèbre plateforme de contrefaçon chinoise. En effet, la suspension n’est pas sans rappeler l’une des dernières lubies de Donald Trump, qui a acté la suppression de plus de 2 milliards de dollars de subventions fédérales à l’université d’Harvard. Le président américain accusait entre autres l’institution d’avoir laissé propager des propos antisémites sur le campus, lors des mobilisations pro-palestiniennes du printemps 2024.
Des tensions depuis plusieurs semaines
Si les aides financières de la région Auvergne-Rhône-Alpess ne représentent qu’une petite partie du budget de Lyon-2, la décision conjointe de Fabrice Pannekoucke, le nouveau président de région, et de son désormais très influent « conseiller spécial », Laurent Wauquiez, cristallise les tensions qui agitent l’université depuis plusieurs semaines.
Le 1er avril dernier, des militants se sont introduits dans un cours dispensé par Fabrice Balanche, professeur de géographie et conseiller municipal LR, pour dénoncer ses prises de position « racistes » et « sionistes ». Celui-ci avait été contraint d’interrompre son cours. Un incident sur lequel Laurent Wauquiez est revenu sur Europe 1 ce mercredi, adressant sa sympathie à son « ami » et au « combat qu’il mène ».
Le député LR s’est également félicité de l’annonce récente de la démission du vice-président de l’université, Willy Beauvallet-Haddad, qui dénonce une « campagne de dénigrement public (…) en raison de prises de position personnelles relatives à la situation en Palestine et au Liban ».
Marie-Charlotte Garin, députée écologiste, a réagi sur X à la prise de parole de Laurent Wauquiez : « Il invente le « délit d’opinion universitaire ». Profs et étudiants devront-ils prouver leur alignement politique pour garder la lumière allumée ? » interroge-t-elle. Et d’ajouter, piquante : « En revanche, rassurez-vous, les fonds publics restent disponibles pour les dîners fastueux, les copains du Puy-en-Velay, et les coups de com’à la sauce Trump. L’éducation non, l’entre-soi oui ».
Face à l’extrême droite, ne rien lâcher !
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