Le congrès du PS pour élire le premier secrétaire se tiendra à Nancy, du 13 au 15 juin. Premiers votes mardi. Les principaux enjeux.
La perte d’influence d’un parti se mesure-t-elle à l’aune de l’intérêt que suscite l’élection de son chef ?
On peut se poser la question en observant que le prochain congrès du parti socialiste, qui permettra de le désigner et qui se déroulera du 13 au 15 juin à Nancy, ne suscite pas encore un intérêt majeur. Le trio des trois prétendants, Olivier Faure, candidat à sa propre succession, Nicolas Mayer-Rossignol, le maire de Rouen, et Boris Vallaud, le patron du groupe PS à l’Assemblée nationale, forme peut-être un casting moins choc que celui du duel des Républicains, lui très suivi. Et qui s’est soldé dimanche dernier par la très large victoire de Bruno Retailleau face à Laurent Wauquiez.
“Les LR, ils ont eu 120 000 votants”
“Les LR dont vous parlez, ils ont eu 120 000 votants. Nous, on est à peine 40 000. On est tout petit. Et pour être honnête, il y a plus de socialistes à l’extérieur du PS qu’à l’intérieur du PS. Moi, je ne suis pas satisfait de ça. Je veux qu’ils reviennent” synthétisait ainsi sans ambages Nicolas Mayer-Rossignol, cette semaine dans nos colonnes, à l’occasion de son passage à Montpellier notamment.
Il battait campagne dans le but de cette fois s’imposer à Olivier Faure, face à qui il avait été battu d’extrême justesse, il y a deux ans, après le congrès de Marseille. Qui avait généré de vives tensions à l’heure du décompte des voix.
Faure lâché par d’ex-soutiens
Mais la donne a depuis changé, au sein d’un PS divisé autour de la figure de Jean-Luc Mélenchon et du mouvement de La France insoumise, et de leurs propos et prises de position les plus polémiques.
Ainsi Boris Vallaud s’est émancipé d’Olivier Faure pour tenter sa chance. Ex-soutiens du premier secrétaire, le député Jérôme Guedj, ou le maire de Saint-Ouen Karim Bouamrane, ont, eux, ont rallié le camp de Nicolas-Mayer Rossignol. Tout comme le député de l‘Eure Philippe Brun.
La région penche pour Mayer-Rossignol
Quant à Hélène Geoffroy, qui était également en lice à Marseille (la maire de Vaulx-en-Velin s’inscrit dans la mouvance dite des “Hollandais”), elle a fait aussi le choix de la ligne défendue par le maire de Rouen, où l’on retrouve encore les principales figures socialistes de la région Occitanie, de Carole Delga à Michaël Delafosse en passant par Kléber Mesquida, Christian Assaf, Hussein Bourgi, ou Kamel Chibli. Tous farouchement hostiles à toute idée d’alliance avec la France insoumise et son leader, reprochant à Olivier Faure un “manque de clarté” sur cette question.

Un Olivier Faure qui, dans l’est de la région compte deux fidèles : le nouveau président de l’agglomération de Sète, Loïc Linares, et la Gardoise et députée européenne Chloé Ridel, rédactrice du texte d’orientation de l’actuel patron du PS : “Il a fait un travail remarquable pour remonter le PS depuis 2018, après la banqueroute de 2017. Notre ligne ? Ne pas revenir au social-libéralisme, rester ancrés à gauche, en visant le rassemblement le plus large mais sans Jean-Luc Mélenchon. Et on assume une ambition de radicalité dans la transformation de la société, pour montrer aux classes populaires que l’on peut changer leur vie. Pour nous, le retour aux 62 ans, c’est une priorité par exemple. Or ce n’est pas une ligne rouge chez Nicolas Mayer-Rossignol”.
Boris Vallaud faiseur de roi ?
Et quid de Boris Vallaud ? “On souhaite son retour. On a une proximité évidente avec lui”.
Une proximité également revendiquée par le camp d’en face. Reste à savoir si le très courtisé député des Landes, actuellement troisième homme de cette bataille au sommet du PS, se transformera en faiseur de roi. Premiers éléments de réponse ce mardi 27 mai, avec le vote des militants sur le texte d’orientation proposé par chaque candidat. Et qui permettra de déterminer les deux finalistes qui seront départagés le 5 juin, avant le congrès.