C’est une mesure appartenant au plan de lutte contre le tabac présenté dès fin 2023 par le ministre de la Santé de l’époque Aurélien Rousseau. La généralisation de l’interdiction de la cigarette sur les « plages, parcs et jardins publics, abords des écoles, abris de bus, équipements sportifs » a finalement été annoncé pour le 1er juillet prochain par sa successeure Catherine Vautrin, dans un entretien accordé au quotidien Ouest France.
« Là où il y a des enfants, le tabac doit disparaître », argumente la ministre qui précise que les abords des collèges et lycées seront aussi concernés contrairement aux terrasses des cafés et restaurants. Le non-respect de l’interdiction « pourra engendrer une contravention de 4e classe, soit 135 euros », ajoute-t-elle, martelant que la liberté de fumer « s’arrête là où commence le droit des enfants à respirer un air pur » car « il est aujourd’hui démontré que la fumée de tabac, même en extérieur, est responsable de 1,2 million de morts prématurées dans le monde chaque année, selon l’OMS ».
75 000 morts par an à cause du tabac
Alors que le tabac est la cause de 75 000 morts par an en France – soit 200 par jour – les associations de lutte sont plutôt satisfaites de l’annonce de ce décret dont la rédaction est encore en cours de finalisation avec le Conseil d’État. « Offrir une pause dans sa consommation, protéger du tabagisme passif, éviter que les plus jeunes ne rentrent dans le tabac par mimétisme… La généralisation des espaces sans tabac est un immense enjeu de santé publique », a réagi la Ligue contre le cancer, dans un communiqué, saluant un « ajout salutaire à la liste prévue par la réglementation anti-tabac ». L’association avait déjà accompagné des expérimentations locales. Au total, 1 600 communes volontaires ont déjà élargi l’interdiction de fumer dans les lieux publics à des parcs, plages, pistes de ski, abords d’écoles… avec quelque 7 000 espaces sans tabac.
Le choix de ne pas étendre l’interdiction aux terrasses fait en revanche grincer quelques dents tout comme la non-augmentation du prix des cigarettes. Un rétropédalage alors qu’au moment de l’annonce de son plan antitabac, Aurélien Rousseau, estimant que la hausse des prix « est bien la mesure la plus efficace contre le tabac, selon l’OMS et toutes les études indépendantes sur le sujet », avait fixé l’objectif d’un paquet à 13 euros en 2026. « Il n’y a pas de nouvelle augmentation prévue au moment où je vous parle, a indiqué Catherine Vautrin à Ouest France. Sur cette question, je suis prudente quand je vois les ravages de la contrebande de tabac, et je veux qu’on accompagne la diversification des activités des buralistes, parce que ces commerces de proximité sont indispensables. »
De son côté, le vapotage demeure autorisé dans les lieux publics, mais le gouvernement – qui a déjà introduit l’interdiction des cigarettes électroniques jetable appelée « puff » – compte tout de même revoir sa réglementation avec des mesures qui « entreront en vigueur d’ici à la fin du premier semestre 2026 ». Si elle dit avoir « besoin des avis scientifiques et techniques pour en fixer les détails », la ministre veut « baisser le taux de nicotine autorisé dans les produits de vapotage » et « réduire le nombre d’arômes » disponibles.
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