Il interroge autant qu’il lutte. Maître de conférences en science politique et chercheur au Centre de recherches sociologiques sur le droit et les institutions pénales, Antoine Idier s’est imposé comme un acteur universitaire incontournable autour de la question de la répression et de la criminalisation de l’homosexualité comme de tous les mouvements politiques liés aux LGBTQI +.
Auteur de multiples ouvrages sur le sujet, dont le récent Réprimer et réparer, une histoire effacée de l’homosexualité (Textuel, 2025), il mêle dans ses travaux recherche d’archives, questionnement politique et bataille culturelle, le tout dans un seul but : l’émancipation de tous, quelle que soit son orientation sexuelle ou son identité de genre.
Au moment où le Parlement se penche sur une loi de reconnaissance de la répression d’État contre l’homosexualité, vous avez publié « Réprimer et réparer, une histoire effacée de l’homosexualité ». Pour quelle raison ?
Ce livre fait en particulier suite à la colère que j’ai pu ressentir lors des débats parlementaires. Il m’a semblé que s’installait un mensonge historique et qu’il fallait y répondre. Cette proposition de loi n’envisage la répression de l’homosexualité qu’à partir de 1942, oubliant qu’elle est bien plus ancienne, et elle laisse de côté toute une variété de pratiques punitives qui ont visé les homosexuels. Le harcèlement policier n’est pas davantage abordé. Il y a une difficulté, et c’est un euphémisme, à admettre l’ampleur de cette répression, à reconnaître l’existence d’une politique et d’une violence structurelles, profondes.
Vous ne croyez donc pas que cette initiative puisse mener vers une « réparation » du mal causé…