Près d’un millier de personnes ont participé au “rassemblement républicain” à l’appel du PCF, ce lundi 2 juin à Alès, après les violences commises au bar du Prolé pendant la feria.
La foule était déjà bien présente dès 18 heures devant la sous-préfecture d’Alès, ce lundi 2 juin. Déjà prête à entendre les discours qui ont commencé à 18 h 30.
Après la violente agression commise au bar du Prolé, vendredi 30 mai, en pleine feria, par une dizaine d’individus du groupuscule d’extrême droite du Bloc montpelliérain, plus de 1 200 personnes selon les organisateurs, 900 selon les services de l’État, ont répondu à cet appel de “rassemblement républicain” lancé par les représentants alésiens du PCF.
Le parti communiste a aussi compté sur la présence de son premier secrétaire national, Fabien Roussel, descendu exprès du nord de la France pour participer à ce qui est considéré comme un cri d’alerte. Il fut, par ailleurs, l’un des premiers à avoir réagi au lendemain des violences survenues dans le bar alésien.
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“C’est la République que l’on brûle”
Autour de Fabien Roussel, monté sur une petite scène devant la foule, une grande assemblée d’élus communaux et régionaux a participé au rassemblement. Outre les élus gardois marqués à gauche (venus de Nîmes, La Grand-Combe, des hautes Cévennes ou du nord d’Alès), se trouvaient également des personnalités dont les idées politiques peuvent diverger. À commencer par Christophe Rivenq, maire d’Alès, qui, en dépit des divergences avec la gauche, tenait à être présent pour dire “stop à la violence” et “oui à la démocratie et au débat d’idées”.
Comme ce dernier, tous, ici, veulent condamner ce qui s’est passé au Prolé. Un acte causé par “une extrême droite” dans “sa forme la plus abjecte” à l’encontre d’un Prolé “haut lieu de fraternité et de vivre ensemble”, pour le secrétaire alésien du PCF, Giovanni Di Francesco : “C’est la République que l’on brûle.” “La vitrine de l’extrême droite a changé, mais le fond reste le même”, a poursuivi l’élu départemental et grand-combien Patrick Malavieille, également PCF.
Selon les discours, six plaintes de victimes ont été déposées. L’un des suspects incriminés aurait été identifié. L’individu, reconnu grâce à ses tatouages, aurait fait partie du groupe de trois personnes venues, deux jours avant l’intrusion, coller des stickers du Bloc montpelliérain à l’intérieur du bar.
Devant la foule rassemblée, une militante a lu le témoignage écrit de Jean-Baptiste, blessé durant les violences, nez fracturé et toujours alité. Ce dernier a parlé d’un groupe d’hommes venu au comptoir, demander à boire en arborant des “tatouages fascistes”. La tension est vite montée, le groupe aurait provoqué une bousculade puis assené de nombreux coups de poing et pieds à Jean-Baptiste, alors à terre. Sa femme, enceinte, se trouvait également derrière le bar, mais n’a heureusement pas été touchée.

Bruno Retailleau, un “demi-ministre”
“Comme il y a 80 ans, nous entendons le vol noir des corbeaux sur nos plaines”, a lancé, en fin de rassemblement, Fabien Roussel, en reprenant cette parole du Chant des Partisans. Le représentant national du PCF, qui a demandé à Bruno Retailleau, à la suite des violences, la dissolution du Bloc montpelliérain, a particulièrement envoyé des charges contre le ministre de l’Intérieur : “L’État doit agir rapidement. Mais cette attitude passive (de Bruno Retailleau, NDLR) commence à se voir. Quand un ministre est atteint de mutisme, sans aucune réaction pour les victimes, comme si ces violences n’existaient pas, c’est du demi-ministre.” En plus du Prolé, ont été évoqués le meurtre d’Aboubacar Cissé à La Grand-Combe ou l’agression antisémite à Anduze.
Après les discours, l’assemblée a été conviée à rejoindre les comptoirs du Prolé : “Abreuvons-nous de fraternité, et la bête immonde se tarira”, a ainsi scandé Patrick Malavieille.