Les militants socialistes votent le 5 juin pour élire leur premier secrétaire. À l’ancienne, le vote électronique n’étant toujours pas de mise. Des cadres déplorent le manque de modernité du parti.
Ils ne s’en remettent pas, ces cadres, militants, ou élus socialistes, d’envier leurs homologues des Républicains. Un parti qui, le 18 mai, avait annoncé la victoire de Bruno Retailleau sur Laurent Wauquiez pour sa présidence quelques minutes après la clôture du scrutin.
AU PS, on a voté le 27 mai sur les textes d’orientation d’avant-congrès de Nancy, étape qui détermine notamment les noms des deux candidats pour le poste de Premier secrétaire. Le résultat a été connu… 24 heures plus tard.
Urnes et bulletins
La différence ? Un parti a épousé le virage du vote électronique, alors que chez l’autre, on vote encore physiquement avec urnes et bulletins. “Avec Faure, on fait du surplace et on passe pour des pignoufs vis-à-vis de l’extérieur ! On a des règles de fonctionnement datées, comme quand on envoyait les résultats par fax à Paris” déplorait ce lundi le sénateur de l’Hérault Hussein Bourgi.
“Un parti recroquevillé”
“24 heures pour dépouiller 24 000 bulletins et annoncer les résultats, au XXIe siècle, ça pose question, non ? Il faut passer au vote électronique !”, renchérissait Christian Assaf, membre du bureau national et président du groupe PS à la Région : “On a été un parti innovateur au moment de la primaire citoyenne ouverte, là, nous sommes un parti recroquevillé, qui se limite à son appareil”.
“Pour éviter les tricheries”
“Le PS est la risée de tous, nous sommes à l’époque de Cro-Magnon. Il faut le vote électronique, bien sûr, pour éviter les tricheries, et pour que les gens n’aient pas à se déplacer” cinglait à son tour Kamel Chibli, vice-président à la Région, lui aussi du bureau national.
Vallaud soutient Faure à titre personnel
Trois témoignages de soutiens de Nicolas Mayer-Rossignol, qui, de Carole Delga à Michaël Delafosse, n’en manque pas en région
dont le texte d’orientation a recueilli nationalement 40,38 % des voix. Cela lui a permis de se qualifier pour la finale du 5 juin face au sortant, candidat à sa succession, Olivier Faure, arrivé en tête (42,21).
Le troisième homme (17,41 %), Boris Vallaud, présenté comme le faiseur de roi, n’a pas donné de consigne, tout en précisant qu’il voterait, lui, en faveur d’Olivier Faure. Dont il s’était pourtant émancipé.
Comme en 2023 ?
Voilà pour la donne politique qui précède le vote de demain (de 18 h à 22 h). En 2023, le même duel avait livré un résultat si serré que, de commissions de récolement en déchirements âpres, de conférences de presse simultanées où chacun revendiquait la victoire en accusations de tricheries, neuf jours avaient été nécessaires pour déclarer Olivier Faure vainqueur. Avec 500 voix d’avance, laissant un parti fracturé.
Le sujet abrasif des alliances avec LFI allait achever de creuser les clivages au sein du mouvement. Et tous nos interlocuteurs de redouter un scénario similaire en cas de résultats à nouveau serré, ce qui peut s’avérer probable.
“Aucun engouement”
“Il n’y a eu aucun engouement lors de cette campagne, pas d’adhésions supplémentaires, c’est bien qu’il y a un problème ! Et c’est un désaveu pour Faure” constatait Kamel Chibli.
“J’aspire à l’unité des socialistes” nous confiait de son côté l’eurodéputée gardoise Chloé Ridel, soutien d’Olivier Faure : “Une fois la ligne tranchée, il faudra se rassembler”.
Congrès à Nancy du 13 au 15 juin
Le congrès national de Nancy du 13 au 15 juin le permettra-t-il ? Et, qui sait, il y sera peut-être question d’un passage au vote électronique élire le prochain secrétaire…
Le maire de Rouen l’a emporté dans neuf départements de la région (59 % des voix en Occitanie). Le texte d’Olivier Faure est arrivé en tête dans l’Aude, l’Aveyron, la Haute-Garonne, et le Tarn-et-Garonne.
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