Le Député
Advertisement
ADVERTISEMENT
  • Home
  • Politique
  • Géopolitique
  • Économie
  • Société
No Result
View All Result
Le Député
  • Home
  • Politique
  • Géopolitique
  • Économie
  • Société
No Result
View All Result
Le Député
No Result
View All Result
Home Économie

Paris 2024 : l’asphyxie et la colère des commerçants de la zone grise des JO

by
10 months ago
in Économie
0 0
A A
0
Paris 2024 : l’asphyxie et la colère des commerçants de la zone grise des JO
0
VIEWS
Share on FacebookShare on Twitter


Il est près de 10 heures ce jeudi matin et, comme chaque jour depuis une semaine, Arezki fait déjà mentalement les comptes, un œil inquiet sur la terrasse dépeuplée de son petit café-restaurant L’esprit de famille, niché dans un angle du boulevard Morland, dans le 4e arrondissement de Paris.

À vingt-quatre heures de la cérémonie des JO, quelques grillages supplémentaires ont été érigés pendant la nuit, et de nouveaux points de contrôle de gendarmerie et de police barrent les rares passages laissés aux riverains sur le quai Henri IV, achevant de donner à ce quartier situé dans « la zone grise » entre la place de la Bastille et l’île Saint Louis, les allures d’une citadelle assiégée.

À peine dix couverts par jour

« On nous a promis la poule aux œufs d’or et c’est le désert ! », s’étrangle le restaurateur, entre deux passages de fourgons de gendarmerie et de police, sirènes hurlantes. Ce sont quasiment les seuls véhicules autorisés, avec ceux des riverains, des professionnels et des visiteurs dûment dotés d’une autorisation, à emprunter le boulevard.

Autant dire que le restaurateur s’attend encore moins, en ce jour d’effervescente préparation des autorités à la cérémonie, à une affluence miracle.

« Comment voulez-vous qu’il en soit autrement ? Les Parisiens sont partis et les touristes ne sont pas venus ! », renchérit Arezki, qui arrive péniblement à faire dix couverts par jour, depuis l’entrée en vigueur des « Pass Jeux », ces autorisations dotées d’un QR code qui réglementent l’entrée des quartiers situés le long de la Seine, dans le périmètre Silt (pour sécurité intérieure et lutte contre le terrorisme), où aura lieu la cérémonie, ce 26 juillet.

« Rien de ce que nous a annoncé la préfecture de police ne s’est vérifié »

Le restaurateur en a particulièrement gros contre ces barrières qui enclavent le quartier, transforment certaines terrasses « en cages à poules » et empêchent les touristes non pourvus du sésame d’accéder à son établissement. Il déplore également les difficultés à se faire livrer sa marchandise, au point d’avoir dû se fournir à plusieurs reprises Chez Ben, l’épicier voisin, dont les comptes sont, eux aussi, frappés par la sinistrose ambiante, selon son employé.

« Rien de ce que nous a annoncé la préfecture de police ne s’est vérifié sur le terrain », peste encore le gérant de L’Esprit de famille qui raconte avoir dû subir de longues attentes face aux machines à QR Code parfois défaillantes des policiers, apparus selon lui souvent dépassés par la complexité des situations, et avoir dû fournir à plusieurs reprises, en plus de son QR code, un justificatif de domicile.

La veille, il serait par ailleurs resté immobilisé près de deux heures, à 100 mètres de son établissement, en raison d’un entraînement à une course contre la montre, qui se tenait sur le boulevard Henri IV. « Les gendarmes viennent parfois déjeuner chez moi. Ils me connaissent et ils n’ont rien pu faire sinon suivre les directives. C’est aberrant », déplore-t-il.

Certains commerçants plus compréhensifs

Romain Vidal, secrétaire général du Syndicat des restaurateurs parisiens (GHR) et propriétaire du Sully, un vaste restaurant brasserie bien en vue, accolé au Pavillon de l’Arsenal, à deux pas du métro Sully Morland, se montre beaucoup plus compréhensif face au déploiement sécuritaire – selon lui nécessaire pour assurer la bonne tenue de l’événement – et louant « l’extrême courtoisie des policiers ».

Il n’en demeure pas moins, comme Arezki, très critique sur le message délivré à la population autour de ces Jeux, aussi bien par la municipalité que par le gouvernement.

« Ils n’ont cessé de marteler aux Parisiens de quitter la capitale, de ne pas prendre les transports en commun, de louer leur logement. Le résultat est là : ils se sont tous barrés début juillet. »

Romain Vidal, secrétaire général du Syndicat des restaurateurs parisiens (GHR)

« Nous ne cessons d’alerter depuis plusieurs mois les autorités sur les conséquences de leur bashing incessant autour des JO. Ils n’ont cessé de marteler aux Parisiens de quitter la capitale, de ne pas prendre les transports en commun, de louer leur logement. Le résultat est là : ils se sont tous barrés début juillet », analyse le restaurateur.

Les cadres et employés travaillant dans les bureaux alentour auraient par ailleurs eu obligation depuis le 16 juillet par leur employeur de faire du télétravail, selon le restaurateur.

« La maire de Paris a par la suite changé son fusil d’épaule en leur conseillant finalement de ne pas partir tout en leur enjoignant de ne pas prendre les transports en commun. En gros, elle leur dit de rester enfermés chez eux. Or, un Parisien, par définition, il vit dans les terrasses de café, il ne vit pas dans son appartement qui est généralement trop petit », ironise-t-il.

« On a senti le vent tourner »

Une vague de départs qui, à ce jour, ne serait pas compensée par l’arrivée massive des touristes, contrairement à ce qui avait été fait miroiter pendant plusieurs mois. « Cela fait un moment que l’on a senti le vent tourner, que l’on sait que la promesse d’un afflux massif ne serait jamais tenue, en voyant les chiffres annoncés par l’Office du tourisme », affirme Romain Vidal.

Comme Arezki, il estime que « le touriste lambda », celui qui « n’en a rien à faire des Jeux », et « qui vient pour un séjour en amoureux voir la Tour Eiffel »-, selon les propos d’Arezki-, a tout simplement évité de venir en cette période, préférant échapper à la tourmente d’une ville sens dessus dessous, où les chambres sur Airbnb peuvent atteindre plus de 400 euros la nuit, et le ticket de métro coûte désormais 4 euros.

L’absence de touristes étrangers

David, le libraire situé non loin du Sully, sur le boulevard Henri IV, qui enregistre 30 à 40 % de pertes depuis une semaine, évalue cette absence frappante de visiteurs étrangers, à l’aune de ses piles de cartes postales qui stagnent depuis plusieurs jours sur ses présentoirs. « En cette période de l’année, c’est pourtant ce qui part le plus vite », pointe-t-il.

À proximité, les deux hôtels situés dans le nouvel îlot urbain La Félicité, un Cinq étoiles pour l’un, une auberge de jeunesse pour l’autre, font pourtant le plein.

Mais inutile pour les restaurateurs de compter sur de quelconques retombées. Les deux établissements ont été privatisés et accueillent des délégations venues pour les JO et leur forfait repas est compris dans le prix pour le premier, tandis que l’autre est doté d’une cuisine commune.

En moyenne 60 % de chiffres d’affaires en moins

Autant de facteurs qui expliquent cette chute : une moyenne de 60 % de chiffres d’affaires en moins, qui touche tous les établissements parisiens, selon Romain Vidal. « Depuis mardi dernier, je ne regarde plus les chiffres, tant ils sont démotivants », souffle Adam, le responsable de la boulangerie – pâtisserie Terroir d’avenir, installé avec les employés pour une pause sur la terrasse vide de l’établissement. Le jeune homme évalue ainsi ses pertes jusqu’à 15 000 euros par rapport au chiffre d’affaires de l’an dernier.

Qu’en sera-t-il après la cérémonie et la levée prévue des barrières et des contrôles, après le 26 juillet ? L’heure n’est pas franchement à l’optimisme chez les commerçants. Romain ne voit pas d’amélioration avant début octobre, une fois les Jeux paralympiques passés. Arezki attend, quant à lui, de voir si les choses s’arrangent, prévoyant de fermer si ce n’est pas le cas.

Seul espoir évoqué par certains : que ces jeux qui médiatiseront Paris dans le monde entier, soient « une carte postale » attrayante pour la capitale susceptible de donner envie aux touristes dans les mois ou les années à venir.

Le média que les milliardaires ne peuvent pas s’acheter

Nous ne sommes financés par aucun milliardaire. Et nous en sommes fiers ! Mais nous sommes confrontés à des défis financiers constants. Soutenez-nous ! Votre don sera défiscalisé : donner 5€ vous reviendra à 1.65€. Le prix d’un café.Je veux en savoir plus !



Source link

Tags: colèrecommerçantsdesgriselasphyxiePariszone
Previous Post

Intelligence artificielle : nouveaux rebondissements dans l’épopée juridique entre OpenAI et le New York Times

Next Post

Inquiétude sur le sort de Laurent Vinatier

Next Post
Inquiétude sur le sort de Laurent Vinatier

Inquiétude sur le sort de Laurent Vinatier

May 2025
M T W T F S S
 1234
567891011
12131415161718
19202122232425
262728293031  
« Apr    
Le Député

Suivez l'actualité sur Le Député. Restez informé quotidiennement des mises à jour politiques sur la France et dans le monde, ainsi que de l'économie, de la société et d'autres mises à jour.

CATÉGORIES

  • Économie
  • Géopolitique
  • News
  • Opinion
  • Politique
  • Société
No Result
View All Result

DERNIÈRES MISES À JOUR

  • REPLAY Guerre en Ukraine : proposition d'”un cessez-le-feu complet”, Poutine va s’exprimer ce soir… retour sur cette journée historique
  • “ Nous pouvons faire mieux ” pour la sécurité des piétons et des cyclistes dans le monde entier – problèmes mondiaux
  • 5/7: CBS Evening News Plus
  • About us
  • Terms and Conditions
  • Privacy Statement (US)
  • Cookie Policy
  • Privacy Statement
  • Privacy Policy
  • Imprint
  • Disclaimer

Droits d'auteur © 2023 Le Député.
Le Député n'est pas responsable du contenu des sites externes.

No Result
View All Result
  • Home
  • Politique
  • Géopolitique
  • Économie
  • Société

Droits d'auteur © 2023 Le Député.
Le Député n'est pas responsable du contenu des sites externes.

Welcome Back!

Login to your account below

Forgotten Password?

Retrieve your password

Please enter your username or email address to reset your password.

Log In
Manage Cookie Consent
We use technologies like cookies to store and/or access device information. We do this to improve browsing experience and to show (non-) personalized ads. Consenting to these technologies will allow us to process data such as browsing behavior or unique IDs on this site. Not consenting or withdrawing consent, may adversely affect certain features and functions.
Functional Always active
The technical storage or access is strictly necessary for the legitimate purpose of enabling the use of a specific service explicitly requested by the subscriber or user, or for the sole purpose of carrying out the transmission of a communication over an electronic communications network.
Preferences
The technical storage or access is necessary for the legitimate purpose of storing preferences that are not requested by the subscriber or user.
Statistics
The technical storage or access that is used exclusively for statistical purposes. The technical storage or access that is used exclusively for anonymous statistical purposes. Without a subpoena, voluntary compliance on the part of your Internet Service Provider, or additional records from a third party, information stored or retrieved for this purpose alone cannot usually be used to identify you.
Marketing
The technical storage or access is required to create user profiles to send advertising, or to track the user on a website or across several websites for similar marketing purposes.
Manage options Manage services Manage {vendor_count} vendors Read more about these purposes
View preferences
{title} {title} {title}