Sur la place du marché du Blanc-Mesnil, l’ancien maire communiste Didier Mignot veut interpeller les administrés, ce jeudi 3 juillet. Accompagné par d’autres élus locaux et quelques citoyens, il dénonce une « omniprésence » du précédent maire de la ville, Thierry Meignen. L’élu Les Républicains a pourtant quitté ses fonctions locales en 2021 pour devenir sénateur de Seine-Saint-Denis, la loi de 2014 n’autorisant pas à cumuler les fonctions de maire et de parlementaire.
L’opposition accuse Thierry Meignen de se servir du maire actuel comme d’un homme de paille. « Lors des conseils municipaux, c’est Meignen qui répond à toutes les questions, assure Katia Gomez, également élue au conseil municipal. Le maire Jean-Philippe Ranquet s’efface complètement pour lui laisser la parole. Il s’excuse, et passe la parole : « Je vais laisser Thierry répondre, il connaît mieux le sujet ». C’est dommage, pour un maire ». Sur la page Facebook du sénateur, on peut lire que Thierry Maignen siège, effectivement, au Sénat, mais qu’il se présente aussi comme « président de la majorité municipale du Blanc-Mesnil ».
Dans des courriers de la ville, que l’Humanité a pu consulter, Thierry Maignen remercie toujours « ses » services. C’est également son nom qu’on retrouve en bas des invitations aux cérémonies, tandis que le bulletin municipal Le Blanc-Mesnilois narre ses nombreux déplacements locaux : rencontre avec les agents de la commune, inauguration d’une école… Dans l’édition de novembre 2024, un dossier complet est consacré à la gloire de « Thierry Meignen et l’histoire du Blanc-Mesnil ». C’est également lui en couverture. « C’est clairement une façon de faire campagne, avec l’argent public, pour les municipales de 2026 », dénonce Daniel Feurtre, maire honoraire.
Dans les colonnes du Canard Enchaîné, en 2024, Thierry Meignen riait de son contournement du non-cumul des mandats : « On met quelqu’un qui nous garde la place au chaud et on revient ! ». De quoi agacer Santiago Serrano, figure associative locale : « sénateur, c’est un métier à plein temps. Il faut qu’il laisse la place au maire ». Daniel Feurter, abonde : « ce qui est grave, c’est qu’il a déposé son mandat de maire pour devenir sénateur, c’était son choix. Pourtant, il a encore son bureau dans la mairie, ses assistants… » Une plainte a été déposée en mars pour usurpation de fonctions et détournement de fonds publics.
Urgence pour l’HumanitéVotre don peut tout changer
Faites vivre un média libre et engagé, toujours du côté de celles et ceux qui luttentJe veux en savoir plus