Le Premier ministre François Bayrou a évoqué la tenue d’un référendum sur un plan de réduction des déficits et de la dette, dans une interview au Journal du Dimanche. Il souhaite soumettre aux Français un projet “cohérent” et “lisible”, mais rappelle que seule la présidence de la République peut en décider.
Alors que le gouvernement vise 40 milliards d’euros d’économies dans le cadre du budget 2026, en grande partie via une réduction des dépenses publiques, François Bayrou n’exclut pas de soumettre son plan à référendum. Le Premier ministre a confié au Journal du Dimanche qu’une telle consultation populaire était à l’étude.
Ce recours, inédit sous la Ve République pour une réforme budgétaire, ne pourrait être engagé qu’avec l’accord du président de la République. Le chef du gouvernement estime que l’enjeu est suffisamment grave et structurant pour concerner directement les citoyens. Il défend un plan global, qui exigera des efforts collectifs, et souligne qu’il ne pourra aboutir sans un soutien clair du peuple.
“Méthode de l’artichaut”
François Bayrou critique par ailleurs les méthodes de construction budgétaire précédentes, qu’il qualifie de “méthode de l’artichaut” : une approche fragmentée où chaque secteur défend ses intérêts au détriment d’une vision d’ensemble. Selon lui, cette logique empêche toute avancée structurelle.
L’objectif affiché reste inchangé : ramener le déficit public sous la barre des 3 %, après avoir atteint près de 7 % sous les gouvernements d’Emmanuel Macron. Pour l’heure, les pistes envisagées restent floues : suppression de l’abattement fiscal des retraités, contribution prolongée des foyers aisés et des entreprises à hauts profits, rationalisation des agences publiques… Aucune mesure n’a encore été arrêtée.
Ce possible référendum s’inscrit aussi dans le sillage des intentions exprimées par Emmanuel Macron. Lors de ses vœux du 31 décembre, le président avait évoqué la volonté de faire trancher certains “sujets déterminants” par les Français dès 2025, sans en préciser la nature. Bien que plusieurs référendums aient été envisagés depuis 2017, aucun n’a jusqu’ici été organisé.