« Je passe mes journées chez moi à stresser », glisse pudiquement Mohamed Ramine, casquette vissée sur la tête. Depuis son arrivée en France cinq ans plus tôt, c’est la première fois que cet homme d’origine algérienne se retrouve sans travail. Mais la raison est lunaire. Devant un verre d’eau, au bar-PMU de Nanterre, il souffle : « Ça n’a aucun sens. » Ce chauffeur de bus à Paris n’a plus le droit, depuis le 15 avril, de travailler à la RATP. Suite à sa demande de renouvellement de titre de séjour, la préfecture ne lui a pas répondu dans les délais suffisants.
Un épisode incompréhensible pour celui qui a toujours vécu en France de manière légale. « Je n’aurais jamais pensé qu’une situation pareille m’arrive », admet-il. Depuis près de trois semaines, il est en congé imposé sans solde. Il n’a plus de salaire, donc