Ils ont, entre leurs mains une partie de l’avenir de la gauche. Ce mardi, puis le 5 juin, les militants socialistes auront des choix à trancher : quelle ligne politique veulent-ils ? Quel premier secrétaire souhaitent-ils ? L’épineux 81e congrès du Parti socialiste n’a, cette fois, donné lieu à aucun débat national télévisé. L’Humanité a donc organisé, dans ses colonnes, la controverse entre les trois prétendants. Projet politique, union de la gauche, rapport au libéralisme, municipales, présidentielle… Nous avons interrogé dans la dernière ligne droite du congrès Olivier Faure, député et premier secrétaire sortant, Boris Vallaud, président du groupe à l’Assemblée, et Nicolas Mayer-Rossignol, maire de Rouen. Tous désirent voir le PS reprendre la place de « moteur » de la gauche qui fut la sienne jusqu’au quinquennat de François Hollande. Mais, entre quelques vraies divergences et de nombreux désaccords exagérés, ils ne dessinent pas exactement le même chemin. Entretien croisé.
Pourquoi êtes-vous candidat pour être premier secrétaire du PS ?

Olivier Faure J’ai une conviction profonde que je porte avec constance depuis 2018 : retrouver une gauche capable de changer la vie des gens. C’est cette promesse qui est au cœur de mon engagement, c’est cet espoir qui me fait lever le matin. Je sais pour qui et pourquoi je me bats. Et je ne suis pas prêt d’arrêter !

Nicolas Mayer-Rossignol Parce que la question qui se pose à tous les militants est simple : est-on satisfait de l’état de la gauche et du PS ? Si oui, il n’y a aucune raison de changer. Mais nous sommes nombreux à considérer qu’on peut faire beaucoup, beaucoup, beaucoup mieux pour réorienter le PS dans une gauche trop faible. C’est le dernier moment pour le faire.

Boris Vallaud Je suis candidat pour que, rassemblés, les socialistes soient capables de faire l’union de la gauche. Mais aussi de se mettre au service des Français et des Françaises. Nous devons faire face à la menace de l’extrême droite. C’est pourquoi je refuse que les socialistes se divisent sur de faux désaccords. Ce doit être un congrès de réconciliation. L’unité n’est pas l’unanimisme. J’en sais quelque chose comme président du groupe socialiste à l’Assemblée, où je la construis chaque jour.
RÉORGANISER LE PS
Quel bilan faites-vous de l’action de la direction depuis 2017, année où le PS affaibli a arrêté de gouverner ?
Nicolas Mayer-Rossignol En 2018, après la direction collégiale, Olivier…