Pour la troisième année consécutive, la chambre régionale des comptes a été saisie par le préfet de la Lozère suite au rejet du compte financier unique 2024 et du budget 2025 de la commune de La Malène par la majorité du conseil municipal. Conséquence : des hausses d’impôts sont à prévoir.
Limiter les dépenses au strict nécessaire et accroître les recettes fiscales : telles sont les préconisations de la chambre régionale des comptes (CRC), saisie par le préfet de la Lozère le 9 mai dernier suite au rejet du compte financier unique 2024 et du budget 2025 par la majorité des conseillers municipaux de La Malène.
“Un contexte politique marqué par des dissensions entre élus”
Dans un communiqué, la CRC rappelle que c’est la troisième année consécutive qu’elle se retrouve saisie pour des faits de cette nature, dans “un contexte politique marqué par des dissensions entre élus”.
Un euphémisme. Les tensions au sein du conseil municipal ont atteint leur paroxysme avec la citation à comparaître devant le tribunal pour prise illégale d’intérêts visant sept élus et émise par le propriétaire du manoir de Montesquiou. L’audience, qui devait se tenir ce jeudi 3 juillet 2025, a finalement été renvoyée au 4 décembre. Après une cascade de démissions, les habitants de la petite commune des gorges du Tarn ont d’ailleurs dû retourner aux urnes le 22 juin dernier pour élire trois nouveaux conseillers municipaux.
Irrégularités du budget 2025
Si selon la CRC “le projet de compte financier unique 2024 ne fait pas apparaître d’anomalies”, le budget 2025, lui, présente plusieurs irrégularités et doit faire l’objet de rectifications. Ainsi, “la commune n’a pas identifié de restes à réaliser en recettes et en dépenses d’investissement dans son projet de budget 2025. Pourtant, après vérifications et selon les justificatifs produits, la commune dispose de restes à réaliser sur l’exercice 2024 […] à inscrire au budget primitif 2025, à hauteur de 201 169 € en dépenses et 40 473 € en recettes. Il s’agit de travaux qui ont été d’ores et déjà réalisés et qui ont consisté, pour l’essentiel, à la sécurisation bâtimentaire face à des risques d’écroulement. Ces travaux ne sont toujours pas payés, faute de crédits disponibles et de décision du conseil municipal autorisant la souscription d’un emprunt.”
Il s’agit, par exemple, de “la réfection des murs de soutènement de la rue du Grand Barry dont les travaux ont été achevés le 8 mars 2024 pour un montant de 57 139 € et pour laquelle la facture n’a toujours pas été payée”. La CRC poursuit en expliquant que “le non-paiement de ces factures entraîne dès lors un besoin de financement à la section d’investissement de – 160 570 €.”
Moins de recettes à cause de la fermeture du camping
Faute d’accord entre les élus malénais, le camping n’ouvrira pas ses portes cette saison, privant aussi la commune de “recettes d’un montant estimé à 50 000 €”. Outre les opérations d’équipement déjà engagées, seules deux nouvelles pourront être mises en œuvre : “la mise aux normes électriques du camping (10 372 €) et la réfection du mur d’accès au Tarn (23 220 €)”.
Face aux dépenses qui s’imposent, la CRC n’a pas d’autre choix que de proposer au préfet “de régler le budget primitif 2025” selon ses recommandations. Et comme le conseil municipal ne souhaite pas avoir recours à l’emprunt pour financer ces chantiers d’importance primordiale, il faudra donc augmenter les recettes fiscales, autrement dit les impôts des Malénais…
Le préfet n’est toutefois pas obligé d’appliquer à la lettre les recommandations de la CRC, puisqu’il s’agit seulement d’un avis.