
Avis Lyes Ferroukhi, Karin Meet (Panama City, Panama) Mercredi 04 juin, 2025Inter Press Service
Panama City, Panama, 04 juin (IPS) – Dans un monde marqué par des conflits armés, des menaces pour la démocratie, des perturbations technologiques et des tensions géopolitiques, beaucoup de gens demandent: pourquoi devrions-nous prioriser les crises environnementales lorsqu’il y a d’autres, plus visibles ou perçus comme des défis plus urgents?
Du point de vue partagé par le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) et la Suède, par le biais de l’Agence suédoise de coopération au développement international (SIDA), la réponse est claire: il n’y a pas d’économie, de stabilité, de paix ou de développement prospère possible sur une planète dégradée.
La soi-disant «crise planétaire triple» – changement de climat, perte de biodiversité et pollution – n’est pas un problème environnemental isolé: il s’agit d’un multiplicateur de risques sociaux et économiques. Il perturbe les marchés, affaiblit la sécurité alimentaire, entraîne une migration forcée et érode la résilience communautaire.
Cependant, cette crise représente également une opportunité historique de repenser les modèles de développement actuels et d’explorer des solutions possibles. L’Amérique latine et les Caraïbes pourraient conduire ce changement de paradigme par l’exemple. La région abrite 40% de la biodiversité et des écosystèmes clés de la planète pour la réglementation climatique.

Pourtant, il fait face à un paradoxe: son énorme capital naturel contraste fortement avec un financement insuffisant pour le protéger. L’Institut Paulson, la Nature Conservancy et l’Université Cornell ont estimé en 2020 que le lac international de financement de la biodiversité se situe entre 598 $ et 824 milliards de dollars par an.
Dans le même temps, les ressources internationales pour l’action climatique ne sont pas loin de ce qui est nécessaire. Selon la Commission économique pour l’Amérique latine et les Caraïbes (ECLAC), la région doit multiplier ses flux de financement climatique de 8 à 10 fois pour respecter les engagements des pays décrits dans leurs contributions déterminées à l’échelle nationale (NDC), qui sont essentielles pour réduire les émissions et adapter au changement climatique.
Face à ce défi, la finance verte devient un outil stratégique. La réalisation de cela nécessite des politiques publiques ambitieuses, des cadres réglementaires solides, un véritable engagement des principaux secteurs productifs et, surtout, une mobilisation des ressources à grande échelle.
Ici, le secteur privé peut et doit être un acteur clé, surtout s’il a un cadre habilitant qui réduit le risque d’investissement, soutenu par les gouvernements et ses institutions publiques et financières.
Le PNUD et la Suède travaillent ensemble grâce à l’initiative Green Innovative Finance for Latin America et les Caraïbes (GIF 4 Lac). Ce partenariat aide les pays à mobiliser le climat et le financement environnemental en renforçant leurs cadres réglementaires, en générant des données pour améliorer la transparence et faciliter la collaboration avec le secteur privé. L’objectif est clair: faire de la durabilité un investissement viable, évolutif et reproductible.

Nous voyons déjà des résultats. Grâce à un cours organisé par le PNUD et les INCae Business School dans le cadre de l’initiative, une équipe gouvernementale du Salvador a renforcé le cas d’un projet de bus électrique à San Salvador. Le projet a obtenu un prêt de 5 millions de dollars auprès de la Banque de développement d’Amérique latine et des Caraïbes (CAF) et a le potentiel de mobiliser jusqu’à 300 millions de dollars supplémentaires pour transformer le système de transport public du pays.
Nous collaborons également avec des sociétés de premier plan telles que DeVcco, qui promeut les technologies propres pour les systèmes de refroidissement de district dans les villes latino-américaines, et Avfall Sverige, la suédoise Association de gestion des déchets, qui favorise le modèle de déchets zéro. Il est en effet possible d’aligner la rentabilité avec la durabilité.
De plus, cette initiative vise à maximiser le potentiel du portefeuille de l’équipe de l’environnement et de l’énergie du PNUD en Amérique latine et dans les Caraïbes, qui comprend un grand portefeuille de projets financés par les fonds et plateformes environnementaux internationaux soutenant les politiques publiques et les finances comme la Climate Promise et l’initiative de financement de la biodiversité (Biofin). Ceux-ci représentent la plus grande offre de soutien aux NDC et aux stratégies nationales de biodiversité et aux plans d’action (NBSAPS).
Nous pouvons dire avec certitude que la protection de la planète favorise le développement économique et social de manière durable. Il n’y aura pas de croissance sans écosystèmes sains et aucune compétitivité sans durabilité.
C’est un objectif qui devrait nous inspirer à travailler ensemble. Nous sommes confrontés à une opportunité historique et décisive qui nécessite la participation de plus en plus de parties prenantes. Investir dans la nature investit dans le futur.
Lyes Ferroukhi est le chef d’équipe régional, l’environnement et l’énergie en Amérique latine et dans les Caraïbes, PNUD.
Karin Metell est chef de la coopération régionale pour l’Amérique latine, Agence suédoise de coopération au développement (SIDA)
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