« Il faut se mobiliser en masse pour sauver nos emplois », alerte la CGT de l’armurier Verney-Carron, qui appelait les salariés à se rassembler devant le tribunal de commerce de Saint-Etienne qui doit décider de l’avenir de leur entreprise. Pour l’heure, la dernière audience a permis de confirmer la mise en place du plan de cession décidé par l’administrateur judiciaire.
En effet, l’actionnaire majoritaire Cybergun, société dirigée par Hugo Brugière, a annoncé le 11 avril envisager un plan de cession si le redressement ne pouvait se poursuivre. « La direction de la société, en concertation avec l’administrateur judiciaire et afin de permettre une poursuite d’activité, a ouvert la voie à la mise en œuvre d’un plan de cession en cas d’incapacité à présenter un plan de redressement par voie de continuation », précise Pascal Darnon, délégué syndical CGT de Verney-Carron.
Un mois pour retrouver des repreneurs potentiels
La date butoir du dépôt d’offres est fixée au 5 mai, avec une prochaine audience du tribunal prévue au 28 mai. Ce qui donne à Cybergun un délai d’un mois pour trouver des solutions financières afin d’assurer le plan de redressement, ou sinon, de récolter les offres d’éventuels acheteurs. « À ce jour, nous savons qu’il y a un grand intérêt pour le dossier. 12 repreneurs potentiels ont ouvert la data room, mais nous savons que deux ont déjà jeté l’éponge », précise le cégétiste.
L’armurier, spécialisé dans la fabrication d’armes de chasse et d’armes légères militaires spécifiques, cédera potentiellement son activité à un repreneur. « On a de grosses inquiétudes sur la casse sociale qu’il pourrait y avoir suite aux offres qui seront déposées, nous attendons de pouvoir les consulter commente Pascal Darnon. Une cession d’entreprise pourrait être une bonne chose, si cela peut nous sortir de la vision court-termiste de notre dirigeant actuel. Quand il a repris l’entreprise, elle était déjà en difficulté financière, il a fini par creuser le trou. »
67 employés désarmés face au chômage partiel
Verney-Carron est placée en redressement judiciaire depuis février et fonctionne en activité partielle depuis décembre 2024. Pour l’instant, les 67 employés de l’entreprise font face à un chômage partiel à haut régime. « Notre dirigeant n’a pas remis les fonds nécessaires pour que nous puissions assurer les commandes. En moyenne, le personnel et les salariés travaillent un jour par semaine », déplore l’élu syndical.
Le premier ministre, François Bayrou, exprimait lors d’une prise de parole le 15 avril, l’importance de « l’indépendance en matière de sécurité et de défense », que la « sécurité collective est un défi » et annonçait « un effort supplémentaire de 3 milliards d’euros l’année prochaine. » Pascal Darnon réagit aux propos du locataire de Matignon : « Comment est-ce qu’on peut parler de réarmement français, de souveraineté, et laisser péricliter une entreprise comme la nôtre qui, justement, est reconnue par le ministère des Armées comme étant la seule entreprise française en capacité de pouvoir produire rapidement les armes dont l’armée aurait besoin ? Le réarmement ne peut pas rimer avec licenciement. »
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