La voix parfois encore embuée de larmes, Mouna Miraoui, la cousine d’Hichem, assassiné samedi à Puget-sur-Argens, tente de faire face. Depuis deux jours, cette mère au foyer de 37 ans se démène pour répondre aux sollicitations et organiser, avec le consulat de Tunisie, le futur rapatriement du corps d’Hichem. Alors qu’une marche blanche doit être organisée dimanche après-midi dans la commune du Var, et peut-être dès le matin à Marseille, elle partage sa tristesse et sa colère après ce crime « impardonnable ».
Comment votre famille a-t-elle vécu ce drame ?
C’est un choc pour tout le monde, un drame, quelque chose d’inexplicable. On n’arrive pas à croire que c’est arrivé, et on ne sait pas si on va s’en remettre. C’est tellement douloureux. La mère d’Hichem attendait depuis huit ans pour revoir son fils. C’est dans un cercueil qu’elle va le retrouver, et on ne sait pas dans quel état, parce qu’on n’a toujours pas pu voir le corps…
Hichem se sentait-il menacé par son voisin ?
Oui, Hichem n’était pas bien et voulait déménager parce qu’il recevait des insultes de la part de ce voisin, qui le traitait de « sale Arabe ». Ce monsieur lui avait tagué sa moto en écrivant les mêmes mots : « Sale Arabe ». Il lançait aussi des regards de travers aux personnes qui venaient chez mon cousin. Et quand Hichem faisait à manger, il n’était pas content, il lui hurlait dessus : « Sale Arabe, les odeurs, ça pue ! » Hichem voulait partir, il se sentait tout le temps observé et surtout pas en sécurité.
Uniquement à cause de ce voisin ?
Oui, à ma connaissance, il n’y avait que lui. Hichem en avait parlé à ses sœurs, à ses amis. Mais on ne pensait pas que ça pouvait en arriver là. Ce n’est pas que de la violence, ce qui s’est passé, c’est