Que fait la France face au génocide en cours à Gaza ? Ce lundi soir, à l’appel du PCF, un millier de personnes sont venues à Paris exiger la reconnaissance de l’État de Palestine par la France. « Non à l’épuration ethnique ! Stop à l’occupation illégale de la Cisjordanie ! Stop au génocide à Gaza ! », a lancé Fabien Roussel, accompagné des dirigeants des Écologistes et des socialistes, Marine Tondelier et Olivier Faure.
Pour le secrétaire national du PCF, le fait que la France soit absente de la liste des « 150 pays qui reconnaissent l’État de Palestine » fait « honte à l’histoire de notre pays ». Il convie à participer au lancement par le PCF et l’Organisation de libération de la Palestine (OLP), le 4 juin prochain, d’une grande alliance européenne pour faire reconnaître l’État de Palestine. L’initiative se tiendra au siège du PCF. Dans l’immédiat, il appelle à un « cessez-le-feu » et à « rompre l’accord d’association entre Israël et l’Union européenne ». Pour faire pression sur Tel Aviv, il invite au boycottage des « produits qui viennent des territoires occupés en Cisjordanie ».
« Notre rôle n’est pas de contester un génocide, mais de le prévenir »
Cela signifie notamment que « comme la Russie », Israël « ne doit pas pouvoir faire son marchand d’armes à Paris » à l’occasion du Salon du Bourget, qui s’ouvre le 16 juin. Enfin, il appelle les Franco-Israéliens qui pourraient servir dans l’armée israélienne à « refuser de bombarder la bande de Gaza » et à « déposer les armes ». Au président Macron, il demande qu’il prenne l’initiative d’un déplacement de dirigeants européens aux frontières de Gaza, comme ça a été fait à Kiev, pour exiger « qu’entre l’aide humanitaire ». Peu après, Soumya Bourouaha, député communiste de Seine-Saint-Denis témoignait de son voyage au point d’entrée de Rafah, où les camions étaient bloqués il y a un an. « Rien n’a changé depuis », a-t-elle déploré sous les yeux des autres parlementaires communistes présents, Jean-Paul Lecoq, Nicolas Sansu et Marianne Margaté.
Marine Tondelier a invité à « ne pas s’habituer à l’horreur ». Pour la secrétaire nationale des Écologistes, « ce qui est en jeu, c’est la survie des Gazaouis, c’est l’image que l’humanité se fait d’elle-même ». Elle déplore que lors de son passage télévisé, le président laisse « la qualification de génocide » pour ce qui se passe à Gaza « à l’appréciation des juristes et des historiens » et invite la France à reprendre la « voix singulière qui a été la sienne par le passé ». Aux demandes énoncées par Fabien Roussel, elle en rajoute une de longue date formulée par les écologistes : « que des enquêteurs de la Cour pénale internationale puissent se rendre à Gaza ». « Cela aurait pu éviter le sentiment d’impunité » des soldats israéliens parce que « ce qui se passe aurait été vu et jugé ».
À la veille du vote sur l’orientation de son parti, Olivier Faure, s’est affiché avec les autres dirigeants de gauche sur le parvis des droits de l’homme. Il rappelle que c’est ici, « au palais de Chaillot, qu’a été signée la Déclaration universelle des droits de l’homme en 1948 ». Un texte qui nous oblige. Il souligne que notre pays est engagé par la convention sur la prévention du génocide. « Notre rôle n’est pas de constater un génocide, mais de le prévenir », alerte le dirigeant socialiste pour qui « un génocide est en cours ». Lui aussi invite Paris à prendre des mesures. Outre les représentants des partis de gauche, des militants du Mouvement de la paix se sont joints à la manifestation. Comme Assan Lakehoul, secrétaire des Jeunes communistes, son secrétaire national Alain Rouy a appelé à « amplifier la mobilisation pour Gaza ».
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