La subvention annuelle de 261 000 € à l’agence d’attractivité économique Blue Invest a généré des oppositions
Les oreilles de Pascal Pintre, le directeur général de Blue Invest, ont dû siffler. Au cours d’un conseil communautaire au demeurant plutôt apaisé et consensuel, le dossier N. 23 a suscité les critiques les plus fournies jeudi soir, à Loupian. Il s’agissait d’adopter le versement de la subvention annuelle à l’agence d’attractivité pour l’année 2025 : 261 250 €, en baisse de 5 % par rapport à 2024. Un rendez-vous annuel traditionnel depuis que la toute nouvelle agence d’attractivité économique a été portée sur les fonts baptismaux par Sète Agglopôle et Hérault Méditerranée, aux côtés de la Région et de la CCI de l’Hérault, en octobre 2021.
Là, la subvention n’est pas passée comme une lettre à la poste. C’est Gérard Prato qui a lancé la première salve. “On aimerait avoir le bilan de cette agence pour plus de transparence. C’est un peu la nébuleuse. Les charges de personnels sont énormes. J’aurais aimé avoir un peu plus de retours, combien d’entreprises se sont installées sur le territoire… Il y a un manque de transparence notoire”, a lancé l’opposant frontignanais divers droite, pointant le fait “que de l’argent rentrait” puisque “l’agence se targuait d’avoir pas mal d’abonnés”.
“À se demander si ce ne sont pas des salaires que l’on verse !”
La deuxième lame est venue de Philippe Carabasse (Ensemble pour Sète). “Le rapport, c’est une belle photo. Mais ce ne sont que des photos. Il n’y a aucun élément factuel que l’on puisse mettre en face des subventions. C’est à se demander si ce ne sont pas des salaires que l’on verse !”, s’est agacé l’élu écologiste, pointant “des salaires aberrants”, “quelques webinaires pour être à la mode”. “On l’avait déjà dit il y a un an, les années passent et les rapports indigents restent”, a-t-il ajouté.
Gérard Prato et Philippe Carabasse ne remettent pas en cause l’essence même de Blue, qui a pour missions de promouvoir la destination économique “Sète Cap d’Agde Méditerranée” et d’attirer de nouvelles entreprises sur le territoire en créant de l’emploi. Mais ils exigent plus de transparence. “Je ne demande pas de faire un audit mais de vérifier l’efficacité et l’efficience de la structure”, a dit le premier, voulant “mettre un coup de pied dans la fourmilière”. “Le dispositif peut être intéressant. L’officine travaille peut-être mais on ne voit pas le bulletin de notes”, a ajouté le second.
Baëza : “On fera en sorte de répondre à vos craintes”
C’est Véronique Calueba qui a mis la dernière couche. “On est sur deux agglos. Il y a 220 membres. Peut-être est-ce un travail de fourmi et de réseau mais je reste dubitative quand je regarde le rapport d’activité”, a renchéri l’élue sétoise d’opposition.
Rapporteur du projet, Marcel Stoecklin a défendu la structure et ses missions. Vincent Sabatier a ironisé sur le fait que le tiers-lieu La Palanquée (65 000 € de subventions pour 2025, NDLR) n’entraînait pas la même levée de boucliers. “Il faudra voir pour la création d’une commission. On fera en sorte de répondre à vos craintes”, a promis le 1er vice-président Thierry Baëza.
Mais les relais défensifs n’ont pas davantage afflué. Et à l’heure du vote, si la subvention en faveur de Blue a bien été adoptée, huit conseillers communautaires ont voté contre, marquant la plus forte opposition de la soirée.
630 projets accompagnés en trois ans
Réunie en assemblée générale le 13 mars dernier, Blue Invest a revendiqué l’accompagnement de 630 projets depuis sa création au sortir du Covid, dont 134 en 2024. L’agence de développement économique a également assuré que 85 dossiers étaient en cours de réalisation ou en passe d’être concrétisés, pour un potentiel de 1 830 emplois créés.