Ils voulaient que la clameur monte jusqu’aux étages de la direction : autant dire que le pari est réussi. Rue de la Verrerie (Paris 4e), à l’ombre du grand magasin, les grévistes du Bazar de l’Hôtel de ville (BHV), qui ont convergé devant la sortie du personnel, ont sorti trompettes, sifflets, clochettes et sono, ce vendredi 4 juillet, à l’appel d’une intersyndicale (CFDT, CFTC-CSFV, CGT, SUD-Solidaires). Leurs slogans résument une colère qui gronde depuis plusieurs mois : « Nos primes, elles sont où ? », « Elle est où la marchandise ? ».
Dans la rue passante, les prises de parole des différents représentants syndicaux et des salariés, près d’une cinquantaine, se succèdent au micro : « Ce qu’on demande, ce n’est pas énorme, c’est de retrouver une vie normale dans un magasin : de la marchandise, des conditions décentes de travail, des primes », assène la représentante de la CGT, à l’unisson de son homologue de la CFDT.
Des signaux d’alerte qui se multiplient
Et pour cause, depuis que le groupe SGM (Société des grands magasins) a racheté en novembre 2023 à la famille Moulin, propriétaire des Galeries Lafayette, l’emblématique magasin de 38 000 mètres carrés situé en face de l’Hôtel de Ville de Paris, les signaux d’alerte se multiplient.
À commencer par des rayons qui se dégarnissent, faute de marchandises que les fournisseurs, excédés face aux retards de paiement sont désormais de plus en plus réticents à livrer.
À cela s’ajoute une réduction drastique des effectifs : plus de 30 % en moins en l’espace d’un an et demi, selon l’intersyndicale. Ceux qui restent ont non seulement écopé