Après trois mois de procès, la cour criminelle du Morbihan a rendu ce mercredi 28 mai son verdict à Vannes (Morbihan). L’ex-chirurgien pédocriminel Joël Le Scouarnec est condamné à 20 ans de réclusion criminelle. La peine a été assortie d’une période de sûreté des deux tiers.
Il était sur le banc des accusés pour avoir commis des viols et agressions sexuelles sur 299 personnes, dont une large majorité de patients mineurs au moment des faits, de 1989 à 2014. Joël Le Scouarnec a reconnu l’ensemble des faits, le 20 mars, endossant également la responsabilité pour la mort de deux victimes, l’une par overdose et l’autre par suicide.
L’avocat général Stéphane Kellenberger avait requis contre lui la peine maximale de 20 ans de réclusion assortie d’une série de mesures de sûreté en raison de sa « dangerosité », dont une « rétention de sûreté ». Il s’agit d’une mesure rare qui concerne essentiellement des délinquants sexuels et qui permet de placer dans un centre de soins un criminel présentant un risque élevé de récidive après la fin de sa peine. Pour Manon Lemoine, que Joël Le Scouarnec a reconnu avoir violée à l’âge de 11 ans, l’adoption de cette mesure par la cour était « le véritable enjeu » du verdict. « Si (elle) n’est pas prononcée, c’est une honte », a-t-elle déclaré avant le délibéré à l’Agence France Presse.
Cependant, la réquisition n’a pas été suivie par la cour en raison notamment, a-t-elle indiqué ce mercredi, de l’existence d’une « volonté de réparer » de Joël Le Scouarnec. Il écope en revanche d’un suivi socio-judiciaire de 15 ans ainsi qu’une injonction de soins, et d’une interdiction d’exercer sa profession de manière définitive.
Deux enquêtes liées à « l’affaire Le Scouarnec » par le parquet de Lorient
Ces trois mois d’audiences ont également mis en lumière la série de défaillances institutionnelles qui ont émaillé cette affaire. Ainsi, alors que Joël Le Scouarnec a été condamné en 2005 à quatre mois de prison avec sursis pour détention d’images pédopornographiques, son statut de soignant n’a pas été remis en question par l’ordre des médecins, pourtant chargé de garantir la déontologie de la profession.
Par ailleurs, ce procès ne sera vraisemblablement pas le dernier de l’ex-chirurgien pédocriminel. « Il y aura probablement une autre procédure », a lancé l’avocat général lors de ses réquisitions. Le parquet de Lorient a ainsi ouvert deux enquêtes liées à « l’affaire Le Scouarnec », dont l’une, révélée à l’AFP le 20 mars, concerne « des victimes éventuellement non identifiées ou nouvellement déclarées » d’agressions sexuelles et viols perpétrés par Joël Le Scouarnec.
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