Les militants socialistes sont appelés aux urnes ce mardi pour départager les motions présentées en vue du prochain congrès du parti.
Ils seront 40 000 ce mardi soir à pousser les portes d’une section du parti socialiste… Ce mardi 27 mai, les militants PS sont appelés aux urnes afin de trancher entre les différentes motions d’orientation déposées en vue du Congrès de Nancy (Meurthe-et-Moselle). Ce vote interne, souvent méconnu du grand public, est pourtant déterminant : il servira à désigner la future direction, à orienter la ligne politique du parti pour les années à venir mais surtout à préparer les futures élections présidentielles.
Le vote ne portera pas sur des personnes, mais sur des textes d’orientation politique. Les militants auront le choix entre trois textes : Le Cœur de la gauche, portée par Olivier Faure, actuel Premier secrétaire, qui entend construire un projet avec toute la gauche hors Mélenchonistes et ne serait pas contre une primaire pour désigner un candidat.
Les anti-Fauristes sont résolument opposés à une primaire et ont une conception de la gauche qui penche plus vers la social-démocratie, tendance Raphaël Glucksmann ou l’ancien Premier ministre Bernard Cazeneuve et son parti La Convention.
Le choix de Delga
Ils se sont alignés derrière le maire de Rouen Nicolas Mayer-Rossignol et Lamia El Aaraje qui signent la motion Changé pour gagner. Elle est soutenue par Carole Delga.
Enfin Unir, soutenue par Boris Vallaud, met l’accent sur la nécessité de rassembler les différentes tendances internes tout en réaffirmant l’identité socialiste. “Si on ne fait pas l’unité ce sera une scission insidieuse, une partie du PS ira chez Gluckmann et une autre se regroupera autour d’Olivier”, nous expliquait cette semaine l’un de ses soutiens. Les trois textes d’orientation ont en revanche un point commun qui est d’acter la rupture avec Jean-Luc Mélenchon et La France insoumise.
Ce qui se joue lors de ce 81e congrès peut se résumer en une phrase : pour ou contre Olivier Faure. Les anti-Fauristes craignent qu’une quatrième victoire du Premier secrétaire le rende incontournable pour une candidature à l’Élysée.
La chasse aux fraudes
Le scrutin aura lieu dans les sections locales du PS, entre 17 heures et 22 heures, sous la forme d’un vote à bulletin secret. Seuls les adhérents à jour de leur cotisation peuvent y participer.
Les instances du parti veilleront particulièrement à la régularité des opérations de vote. En janvier 2023, des accusations de triche croisées avaient manqué de faire imploser le parti. Des boîtes à chaussures reconverties en urnes avaient été retrouvées en Seine-Maritime, sur les terres de Nicolas Mayer-Rossignol.
À Liévin, deux observateurs mandatés par Nicolas Mayeur Rossignol avaient assuré que certains militants avaient pu voter plusieurs fois, que les assesseurs indiquaient aux électeurs les candidats pour lequel ils devaient voter, que des électeurs avaient voté sans signer la liste d’émargement et qu’aucune pièce d’identité n’était demandée pour le vote… Ils avaient finalement été évacués par la police…
À l’issue du vote de ce mardi soir, les deux motions arrivées en tête seront représentées au second tour, prévu le 5 juin, lors duquel sera élu le Premier secrétaire du parti. Ce processus débouchera sur le Congrès de Nancy qui aura lieu les 13, 14 et 15 juin. C’est un moment statutaire majeur où les délégués du parti entérineront les résultats et officialiseront la nouvelle direction.
Quelle stratégie ?
Le PS a déjà tenu un Congrès dans cette ville, c’était il y a 96 ans. La journée d’ouverture avait démarré par des échanges houleux. Les socialistes réclamaient alors l’enlèvement des grilles dorées de la place Stanislas “symboles de l’asservissement de la classe ouvrière dans la poigne des maîtres de forges de Meurthe-et-Moselle”.
Cette année, la lutte des classes ne devrait pas s’inviter autour de la table. Il sera surtout question de stratégie électorale.