Comment quantifier les inégalités environnementales ?
Il y a des grands débats sur ce sujet, mais peu de données, d’éléments factuels. Que prend-on en compte lorsqu’on parle d’environnement ? Il ne s’agit pas juste de l’air qu’on respire dans la rue, mais aussi des poussières, de la fumée, des produits chimiques auxquels on est exposé dans le travail.
Or, quand on parle d’inégalité environnementale, on parle rarement des inégalités de conditions de travail. Deuxième point, on confond souvent les inégalités environnementales d’aujourd’hui avec les conséquences du réchauffement climatique qui relèvent des inégalités entre générations.
Les populations pauvres sont-elles celles qui souffrent le plus ?
Il faut prendre en compte d’une part ce à quoi on est exposé – qualité de l’air, de l’eau, produits chimiques… –, dont les conséquences ne sont pas les mêmes pour tous. De l’autre, il y a le fait que l’impact d’un environnement dégradé n’est pas le même en fonction de sa classe sociale.
Et les deux ne se recoupent pas toujours, contrairement aux discours qui font des plus pauvres ceux qui seraient toujours le plus confrontés aux nuisances environnementales. Par exemple, l’exposition aux particules fines affecte plus les enfants des familles aisées, qui habitent plus en centre-ville, que ceux des familles pauvres.
En revanche, comme les enfants des classes populaires sont moins bien suivis en matière de santé, ils sont plus souvent hospitalisés, en particulier pour des bronchiolites. À exposition égale, l’impact n’est donc pas le même en fonction de sa position sociale. Souvent les inégalités sociales et environnementales se recoupent, comme lorsque l’on souffre du chaud ou du froid à cause de mauvaises conditions de logement. Mais il serait démagogique de dire que c’est toujours le cas.
Comment articuler ces enjeux d’inégalités sociales et environnementales ?
Concilier ces deux aspects peut être très difficile. La première chose à faire est d’afficher clairement le conflit pour le résoudre. Dans le cas des ZFE (zones à faible émission), il faut commencer par le constat, le fait que la pollution créée par la voiture tue, pour se mettre d’accord sur la nécessité d’agir. Ensuite, il faut affronter la complexité, qui fait que les voitures des plus pauvres sont les plus anciennes, donc les plus polluantes.
Il faut anticiper en donnant les moyens d’agir, en l’occurrence les aider à changer de véhicule, au lieu, comme on l’entend souvent, de dire que l’environnement n’intéresse pas les catégories populaires. C’est absurde. Cela reviendrait à dire qu’il y a d’un côté des catégories supérieures vertueuses et de l’autre, les classes populaires qui se désintéresseraient du fait qu’on meurt de la pollution.
L’autre façon de dépasser ces contradictions, c’est de jouer sur le collectif. De bons transports en commun, des systèmes de soins efficaces, des services publics de qualité, sont des réponses à des problèmes en environnementaux.
La Terre de nos batailles
La justice climatique, c’est notre bataille. Celle qui relie luttes environnementales et sociales pour contrer un système capitaliste faisant ventre de tout. Du vivant, de la planète, de notre humanité.
Il n’y a pas de fatalité.
Nous démasquons les manipulations des lobbies.
Nous battons en brèche les dénis climatiques mortifères.
Nous mettons en valeur les initiatives visant à réduire les inégalités environnementales et les fractures sociales.
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