Ils se réclament du général de Gaulle mais n’ont plus rien à voir avec la droite républicaine depuis bien longtemps. Reste que leur bataille qui tient du festival d’idées rances devrait bientôt s’arrêter. Bruno Retailleau et Laurent Wauquiez, tous deux candidats pour prendre la tête du parti « Les Républicains » (LR), seront départagés les 17 et 18 mai à l’occasion d’un vote des adhérents. Si le ministre de l’Intérieur fait figure de favori, difficile de prédire le résultat alors que le parti de droite serait passé de 44 000 à 120 000 adhérents depuis janvier… Laurent Wauquiez, chef de file des députés LR, se montre d’ailleurs de plus en plus agressif avec son rival.
Les deux faces d’une même pièce
Mais à part asséner que « cumuler Beauvau avec la présidence LR, c’est prendre le risque d’une disparition de la voix de la droite et d’une dilution dans la Macronie », l’ancien président de la région Auvergne-Rhône-Alpes peine à se démarquer de Bruno Retailleau. Les deux candidats apparaissent même comme les deux faces d’une même pièce, tant ils racontent la même chose sur à peu près tout, sans aucune différence idéologique. À les entendre, la France souffre encore et toujours plus de l’immigration, de la hausse des impôts, de l’islam, de services publics trop coûteux, de fonctionnaires trop nombreux, d’une culture de l’excuse ou de « l’assistanat ».
La surenchère est telle qu’en creux ils finissent par dessiner une dérive du pays à la fois sur le « travail », sur la « famille » et sur la « patrie ». Les deux estiment mêmes que le principal danger dans le pays est incarné par La France insoumise, et font des œillades à l’électorat RN, puisque Marine Le Pen risque de ne pas pouvoir se présenter à la prochaine présidentielle. Donné battu avec 45 % des voix, Laurent Wauquiez tente le tout pour le tout et propose même de déporter les personnes sous OQTF à Saint-Pierre-et-Miquelon, ainsi qu’une alliance à droite allant de Darmanin à Zemmour, admirateur de Pétain condamné pour provocation à la haine raciale. Bruno Retailleau, lui, s’en prend publiquement à l’État de droit tout en étant ministre de l’intérieur. Voilà où en est la droite, et ce n’est pas une bonne nouvelle.
Face à l’extrême droite, ne rien lâcher !
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