La mise en garde pourrait s’avérer prémonitoire. Lorsqu’une intersyndicale appelle, en mai 2021, à la mobilisation au sein d’une franchise Lapeyre reprise de justesse par le fonds d’investissement allemand Mutares en 2021, un plan « social » qui ne disait pas son nom menaçait une partie des 3 400 salariés d’alors. Interrogé par l’Humanité, un délégué CGT de l’entreprise, Hervé Grillon lançait : « Quand on regarde le plan de reprise, dans trois ans, on n’aura plus un rond dans la caisse et une partie de l’immobilier sera vendue. » Quatre ans plus tard, la situation n’a jamais semblé aussi proche de ces craintes.
L’ancien propriétaire du groupe spécialisé dans la vente de produits d’aménagement pour domicile, Saint-Gobain, a quitté le navire en laissant une trésorerie chiffrée autour des 250 millions d’euros. Selon les informations du média les Jours, « il n’en resterait que 34 millions aujourd’hui ». Surtout, un « document interne et confidentiel » consulté par le média indépendant révèle que la direction de Mutares étudie « la possibilité prochaine » d’une cession de Lapeyre. « Mais elle y sous-entend aussi que les difficultés rencontrées par le groupe proviendraient, pour une bonne part, de la mauvaise attitude des salariés en