Dans la gomme des pneus, plusieurs centaines de molécules dont 785 qui présentent « de graves risques sanitaires et environnementaux » ont été relevées par l’association Agir pour l’environnement. Ce résultat inquiétant, mis en avant dans un rapport dévoilé ce lundi 3 novembre, s’appuie sur l’analyse de la composition chimique des pneumatiques de six grandes marques. Du fait de l’abrasion du caoutchouc sur le bitume, 80 000 tonnes de poussières échouent le long de nos routes chaque année. Cette « pollution invisible » menace à la fois les sols, l’air et les cours d’eau, note Le Parisien, qui se fait l’écho de cette étude.
« Nous avons notamment découvert 111 substances fortement toxiques pour les milieux aquatiques, 85 potentiellement mortelles en cas d’ingestion et de pénétration dans les voies respiratoires et 112 molécules cancérigènes, mutagènes et reprotoxiques », énumère le directeur général de l’ONG, Stéphen Kerckhove auprès du quotidien.
« Des risques accrus de cancers, de troubles neurologiques mais aussi de maladies respiratoires et cardiovasculaires »
Autant de particules qui exposent ainsi toute la population, et en particulier les enfants, « à des risques accrus de cancers, de troubles neurologiques mais aussi de maladies respiratoires et cardiovasculaires », poursuit Stéphen Kerckhove. Pour lui, il est « urgent de modifier la législation encadrant leur fabrication afin de limiter les risques pour les écosystèmes et les dangers sanitaires de ces molécules ».
Agir pour l’environnement appelle également à davantage de transparence autour de la composition des matériaux. « Il faut notamment lever le secret industriel sur la composition des pneus et créer un étiquetage européen qui intègre leur toxicité chimique, indique Olivier Charles, le coordinateur des campagnes transports de l’ONG, auprès du Parisien. Les citoyens ont le droit de connaître la constitution exacte des produits qu’ils achètent et avec lesquels… ils s’empoisonnent. » Rappelons que 44 millions de pneus sont vendus chaque année en France.
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