Le tribunal avait jugé que les faits étaient trop graves pour différer les cinq ans d’inéligibilité auxquels Marine Le Pen a été condamnée – en plus de quatre ans de prison, dont deux ans ferme – le 31 mars pour avoir mis au point un système de détournement de fonds publics, pour un préjudice total de 4,1 millions d’euros dans l’affaire des assistants d’eurodéputés du Rassemblement national. Si l’exécution provisoire n’entraîne pas la fin de son mandat de député – ce qui lui a valu d’être accueillie sous les vivats de son groupe à son retour à l’Assemblée après le procès -, elle met fin aux mandats locaux et en l’occurrence à son mandat de conseillère départementale du Pas-de-Calais. C’est ce que conteste la cheffe de file de l’extrême droite devant le tribunal administratif de Lille ce mardi 20 mai.
Toujours la même rhétorique contre la décision de justice
La préfecture du Pas-de-Calais a notifié en avril à Marine Le Pen sa démission d’office de son mandat de conseillère départementale du fait de sa condamnation. Dans la foulée, Steeve Briois, maire RN d’Hénin-Beaumont et lui aussi conseiller départemental du Pas-de-Calais, a annoncé sur X qu’un « un recours suspensif a été introduit devant le tribunal administratif ». « Marine Le Pen engage donc une longue bataille procédurale pour garantir ses droits et son honneur après une condamnation que nous trouvons aussi injuste qu’infamante », a ajouté l’élu, selon la même rhétorique que celle employée à l’extrême droite dans la foulée du jugement contre « la tyrannie des juges » et autres « verdict politique ».
Au-delà de ce recours, Marine Le Pen a fait appel de sa condamnation et devrait à nouveau être jugée d’ici l’été 2026. En attendant elle s’escrime à rester en course en vue de la présidentielle de 2027. « Je ne disparais pas du fait d’une décision de justice frappée d’appel », a-t-elle notamment lancé, le 8 mai dernier, après un sondage dans lequel elle n’avait pas initialement testé et qui donnait davantage le point au président du RN Jordan Bardella.
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