Dans le Gard, où le parti de droite détient les villes de Nîmes et d’Alès depuis plus de vingt ans, les choix sont partagés entre les deux concurrents aux élections internes.
Ça chauffe chez les Républicains. Les élections internes devant départager Bruno Retailleau et Laurent Wauquiez ont lieu les 17 et 18 mai prochains. La veille, le 16 mai, Bruno Retailleau sera à Nîmes où il tiendra un meeting (le lieu et l’heure sont à confirmer). Un dernier déplacement symbolique, avant l’échéance électorale, Nîmes étant la plus grande ville française administrée par un maire LR.
Pour autant dans le Gard, les ténors du parti sont partagés sur le choix de leur candidat favori. Le président départemental du parti de droite, Richard Tibérino, soutient très clairement Laurent Wauquiez et ce même s’il reconnaît que “sur le fond, il n’y a pas de grandes différences entre les deux. Bruno Retailleau comme Laurent Wauquiez sont des gens de droite affirmés.” Richard Tibérino ne voit d’ailleurs rien à redire sur la déclaration controversée de son champion sur l’enfermement des “OQTF dangereux” dans un centre de rétention à Saint-Pierre-et-Miquelon : “On peut les enfermer où il veut. À Nîmes aussi, on a un CRA.”
Ce qui différencie, pour lui, les deux candidats, c’est que l’un est au gouvernement, l’autre non. “Vu l’état du parti, on a besoin d’un président à plein temps”. Autre avantage, selon lui : “Laurent Wauquiez est un vrai militant. Dans les fédérations, il connaît les gens par leur prénom, il se déplace beaucoup. Bruno Retailleau n’a jamais été cadre dans le mouvement.”
Autre soutien de poids pour l’ancien président de la région Auvergne-Rhône-Alpes : l’adjointe nîmoise Valentine Wolber, référente de la candidature Wauquiez dans le Gard. A ce titre, elle avait organisé sa venue en avril dernier. Elle souligne “l’énergie et le dynamisme” dégagés par Laurent Wauquiez, sa “proximité des militants” et s’inquiète elle aussi de la participation de Bruno Retailleau au gouvernement de François Bayrou, tant sur “la posture que sa capacité à se dégager du temps”.
Laurent Burgoa : “Sans Bruno Retailleau, notre courant pourrait disparaître”
Laurent Burgoa, sénateur pro-Retailleau du Gard, ne voit pas les choses de cette façon. “Bruno Retailleau, lui, au moins, a eu le courage de prendre ses responsabilités. Il incarne bien la fonction de ministre de l’Intérieur.” Laurent Burgoa va même plus loin : “Je pense que Bruno Retailleau est la dernière chance de notre courant de pensée, quelqu’un qui fait la synthèse. Sans lui, notre courant pourrait disparaître.”
La référente de Bruno Retailleau dans le Gard, l’élue nîmoise Monique Boissière, y voit également un très bon candidat pour l’élection présidentielle. “Il donne une impulsion. Si il est élu président des Républicains, il sera sur la première marche pour accéder à 2027”. Monique Boissière, qui goûte peu aux “petites phrases” de Laurent Wauquiez sur la participation de son champion au gouvernement, est certaine que Bruno Retailleau va “redonner du souffle à la droite”.
Et chez les maires des deux plus grandes villes du Gard ? A Nîmes Jean-Paul Fournier a choisi Bruno Retailleau : “C’est quelqu’un que je connais bien, qui avait un savoir-faire très important en tant que président de groupe au Sénat et que j’ai pu apprécier quand j’étais sénateur. Il fait un bon boulot en tant que ministre de l’Intérieur et s’il fait un bon score aux élections internes, il peut avoir envie d’aller aux présidentielles. Franchement, je suis content qu’il soit candidat.”
Quant à Christophe Rivenq, le maire chiraquien d’Alès, désormais peu impliqué dans les LR qu’il a présidé jusqu’en 2023, il ne souhaite pas prendre parti pour l’un ou pour l’autre. Préférant “s’occuper des territoires, loin de la politique politicienne”.
Quoiqu’il en soit, les supporters gardois de Retailleau ou de Wauquiez l’assurent : ils se mettront en ordre de marche derrière le vainqueur. “Pas question de revivre la fracture Coppé-Fillon”.
Franck Proust, président de Nîmes métropole, ne se positionne pas, en raison de sa fonction de secrétaire des LR du Gard.
