Ce n’est pas le procès que les victimes, comme les syndicats, avaient espéré. Sur le banc des accusés : trois hommes, anciens cadres d’Ubisoft – dont l’ex-numéro 2 du groupe –, mais pas le patron, ni l’entreprise, ni les responsables des ressources humaines qui ont rendu possibles leurs agissements et les ont couverts. « Voilà vingt-cinq ans que je fais ce métier, j’ai été confrontée à beaucoup de gros dossiers, certains bien sordides, mais c’est la première fois que je vois des dirigeants qui ont des comportements aussi… incroyables », lance Maude Beckers, l’avocate de cinq victimes et de Solidaires informatique.
Ainsi, au cours d’une réunion, le directeur créatif et no 2 du groupe, Serge Hascoët, a traité une salariée de « mal baisée qui entravait sa créativité », a ajouté qu’il fallait organiser un meeting pour la calmer lors duquel « il la baiserait devant tout le monde pour montrer à tout le monde comment calmer ce genre de femmes ».
Une ancienne assistante raconte : « Il organisait des soirées chez lui et il me demandait de faire les courses et de les lui apporter à son domicile à Neuilly. Il me fallait une après-midi pour faire ça tant il y avait une liste de commerçants établis par lui-même, et payer avec la carte bancaire d’Ubisoft. » Une autre ajoute : « Une fois, il s’est mouché, m’a donné son mouchoir en disant : ”Tu peux le…