Des images d’élus dont les visages sont découpés avec une lame, écrasés ou bien déformés. Cette vidéo, générée par une intelligence artificielle et publiée sur X (ex-Twitter), vise notamment le maire de Clermont-Ferrand, Olivier Bianchi, lequel a porté plainte ce jeudi 21 novembre. Il dénonce ce contenu d’une « violence inouïe » à son égard et celui de deux de ses adjoints, Cyril Cineux et Thomas Weibel, ainsi que le député du Puy-de-Dôme, Nicolas Bonnet. Après que l’édile a fait un signalement lundi à la procureure de la République, tous ont porté plainte.
« Je déplore et je condamne cette violence symbolique contre des élus locaux qui s’inscrit dans un climat national de plus en plus délétère et dangereux, a déclaré Olivier Bianchi dans un communiqué. Nous avons déjà connu plusieurs agressions physiques, parfois très graves, contre des élus, qui ont suivi de telles images dégradantes ou des insultes en ligne ». Le député écologiste, dont la tête est tranchée par une lame dans la vidéo, estime qu’il s’agit « d’incitations à des violences physiques, elles ne doivent pas être banalisées ». Il précise que le montage a été réalisé par un modérateur de la page Facebook « Saccage Clermont ».
Des messages haineux et insultants
Cyril Cineux, adjoint aux transports, à la circulation et militant communiste, remonte le fil de ce groupe. Il a été créé alors que la ville réalisait de nombreux travaux, « cela agace et énerve au point que certains se sont rassemblés autour de « Saccage Clermont ». Ils contestent régulièrement l’intérêt de ce nouvel aménagement de la ville ». L’adjoint s’accorde à dire que cette forme d’expression démocratique est légitime, « sauf quand elle dépasse les limites ». Et c’est bel et bien le cas, d’où son indignation face à ce montage vidéo troublant. « Voir nos visages écrasés par une presse et découpés au couteau, c’était l’élément de trop », explique-t-il.
Les élus clermontois font régulièrement l’objet de publications dénigrantes et sont pris à partie via ce groupe. « J’ai longtemps laissé passer des messages haineux et insultants, mais aujourd’hui mes adjoints sont aussi visés et je considère qu’on a passé une ligne rouge et je dis stop », poursuit l’édile, disant ne pas accepter « la menace, l’intimidation physique, particulièrement odieuse quand on en vient à découper une tête au couteau ou la passer au pilon ».
De son côté, « Saccage Clermont » se défend dans un communiqué publié sur la page Facebook, prenant ses distances avec le contenu de la vidéo. La publication n’aurait pas été validée par l’équipe d’administration et relèverait de l’initiative personnelle d’un modérateur. La vidéo « ne reflète pas la position officielle » du groupe selon ce dernier, « nous rappelons que l’équipe d’administration n’est pas responsable des contenus publiés sur des comptes personnels, même si ces publications peuvent être interprétées comme associées à notre groupe ».
Cette vidéo menaçante s’ajoute à la longue liste des violences verbales et physiques que subissent les élus. L’Association des maires de France (AMF) regrette « la recrudescence des incivilités et l’inquiétante multiplication des agressions » envers ces derniers. L’AMF et 103 associations départementales ont ainsi lancé « l’Observatoire des agressions envers les élu(e) s » pour les répertorier et écouter les victimes.
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