Saïx (Tarn), correspondance particulière
Ils étaient, selon les organisateurs (la Confédération paysanne, Extinction Revolt, le Groupe nationwide de surveillance des arbres, les Soulèvements de la Terre et La voie est libre), près de 10 000 manifestants, samedi 21 octobre, près de Saïx, dans le Tarn, réunis six mois après la dernière mobilisation afin de protester contre la development de la future autoroute A69 entre Castres et Toulouse.
Nombre d’entre eux – plusieurs centaines, selon les témoignages sur place – avaient décidé de rester là, dans le however d’implanter une « zone à défendre » (ZAD). Ils s’étaient installés tranquillement, samedi, à La Crémade, vite rebaptisée « la Cremzad », une exploitation agricole désormais abandonnée puisque préemptée dans le cadre des travaux de la future autoroute.
La ZAD évacuée, Thomas Brail blessé
La ZAD aura fait lengthy feu : alors que, dimanche, en fin de matinée, le ministre des Transports Clément Beaune affirmait sur France Inter qu’« il n’y aura pas de ZAD sur l’A69 », dès 13 heures, les quelque 1 600 gendarmes mobilisés depuis le début du week-end intervenaient pour évacuer les lieux appuyés par des véhicules blindés.
Et, de fait, en milieu d’après-midi, il n’y avait plus personne dans La Crémade, cernée par des barrières antiémeute déployées par les forces de police afin d’en interdire l’accès. Selon les organisateurs, cette évacuation manu militari aurait fait une trentaine de blessés légers, la plupart incommodés par le gaz lacrymogène ou touchés par des éclats de grenade de désencerclement.
Parmi ces blessés, Thomas Brail, l’un des leaders de la contestation qui s’est fait connaître pour sa grève de la faim, à laquelle il avait fini par mettre un terme, le 12 octobre. D’abord évacué inconscient, il aurait le poignet fracturé. Plusieurs interpellations auraient également eu lieu, en plus des six auxquelles il avait déjà été procédé la veille, quand une partie des manifestants avaient investi les locaux de deux entreprises de travaux publics impliquées sur le chantier de l’A69.
« Pour assumer un aller-retour quotidien sur cette autoroute, il faudra gagner quatre fois le Smic ! »
Les choses s’étaient pourtant déroulées dans le calme jusqu’à ce dimanche midi. Dans la manifestation de samedi, Éthel, retraitée et ancienne membre du PCF, se présente comme faisant partie d’un « noyau dur de 200 militants du Tarn ». Gilet jaune sur les épaules, elle s’est engagée dans ce fight « d’abord pour des raisons sociales », à trigger du prix du péage, annoncé à 17 euros : « Pour assumer un aller-retour quotidien sur cette autoroute, il faudra gagner quatre fois le Smic ! » s’indigne-t-elle. Martin et Léo, eux, ont fait le déplacement depuis Angoulême.
Militants au NPA, ils dénonçaient un projet « conçu pour faciliter la vie de quelques riches », au prix d’un « influence environnemental désastreux, condamnant à l’artificialisation 400 hectares de terres agricoles, de zones humides et de forêts ». Sans se dire anti-voitures, ils aimeraient que d’autres modes de transport soient favorisés : « Le fret ferroviaire et les transports en commun sont plus écologiques. »
Les opposants à l’A69, défenseurs du vivant
Présente sur place, comme d’autres figures connues des luttes environnementales telles la députée EELV Sandrine Rousseau ou l’activiste Camille Étienne, Léna Lazare, l’une des porte-paroles des Soulèvements de la Terre, explique s’opposer à « un projet imposé à la inhabitants alors qu’il traîne au fond des tiroirs depuis des décennies ». Laurence Marandola, de la Confédération paysanne, remarque que, pour l’A69, « 80 paysans vont être expropriés de leurs terres, tandis que des centaines d’autres verront leurs cultures impactées par l’artificialisation des sols ».
Jusqu’à ce dimanche midi, malgré la réaffirmation du gouvernement de sa volonté de mener à bien la development de l’autoroute, les opposants se disaient plus motivés que jamais. Ils étaient confortés notamment par des sondages comme celui qui, réalisé par l’Ifop, montre que 61 % des personnes interrogées sont favorables à l’abandon de la development de l’A69, et 80 % à un référendum native.
Thomas Brail lui-même se montrait optimiste, après avoir rencontré le ministre des Transports : « J’espère prendre bientôt une bière avec Clément Beaune pour partager notice soulagement sur l’abandon du projet », nous confiait-il, samedi, espérant une subject favorable au nouveau recours déposé par les associations. Après ce dimanche agité, c’est sans doute l’un des derniers espoirs auxquels s’accrocher.
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