Une enquête a été ouverte en mai dernier par le parquet de Lille, pour travail dissimulé et traite d’êtres humains concernant la communauté Emmaüs de la Halte-Saint-Jean (Nord). Le président de la communauté, Pierre Duponchel, et sa directrice, Anne Saingier, ont été entendus par la police aux frontières, mardi, lors d’une garde à vue, et déférés devant le parquet de Lille, ce mercredi, a indiqué la procureure de Lille à l’AFP. « Ils se voient reprocher des faits de travail dissimulé aggravé et, en sus, pour la directrice, des faits de harcèlement ethical », a-t-elle ajouté. Ils sont convoqués à une viewers correctionnelle le 13 juin prochain, et sont en attendant, placés sous contrôle judiciaire.
« On voit que ça avance »
La CGT, par la voix de Stéphane Vonthron, représentant du bureau de l’union départementale du Nord, dit son optimiste au micro de France 3 Hauts-de-France : « On voit que ça avance, c’est un petit pas mais ça faisait longtemps qu’on n’avait plus eu de nouvelles de ce file. Ça marque une nouvelle étape. »
Vingt et un compagnons sans-papiers de la communauté de la Halte-Saint-Jean se sont mis en grève en juillet 2023, pour dénoncer les faits et revendiquer leur régularisation. Ils dénoncent pour certains plusieurs années d’activités solidaires, rétribuées par un pécule en dessous du seuil préconisé par Emmaüs France. Risquant une expulsion depuis le début du mois de janvier, la demeure étant sous le coup d’une mise en péril préfectorale, les compagnons grévistes attendent toujours d’être relogés par la préfecture ou la communauté.