La location-gérance semble être la nouvelle mode libérale de Carrefour. Plus de 200 salariés et militants syndicaux étaient rassemblés mardi dans et devant le Carrefour de Douai (Nord) pour protester contre le passage de 37 nouveaux magasins en location-gérance en 2024, a indiqué la CFDT à l’AFP.
« On est arrivés au bout de ce que les salariés peuvent supporter en matière d’externalisation », a déclaré à l’AFP Sylvain Macé, secrétaire nationwide de la fédération des companies de la CFDT. Automotive c’est bien de cela qu’il s’agit : derrière la obscure expression de « location-gérance » se cache l’externalisation et la « casse sociale à bas bruit », comme l’estiment les syndicats.
Location-gérance, ou remark externaliser pour précariser
« La location-gérance ou gérance libre permet au propriétaire d’un fonds de commerce (bailleur) d’accorder à un autre commerçant (locataire gérant) le droit d’exploiter librement ce fonds. Le locataire gérant exploite le fonds à ses risques et périls, moyennant le paiement d’une redevance », explique le website Providers-publics.fr. En d’autres termes, la location-gérance consiste à confier à un tiers l’exploitation du magasin tout en restant propriétaire du fonds de commerce.
Carrefour a donc annoncé vendredi 20 octobre sa volonté de transformer 37 nouveaux magasins en location-gérance dès l’année prochaine. Il s’agit en fait de la continuité d’un vaste programme d’« externalisation » des tremendous et hypermarchés lancé par son PDG Alexandre Bompard depuis 2018. La route défend corps et âme sa politique de casse sociale prétextant par exemple à l’AFP que « c’est en grande partie grâce à la location-gérance et à un administration de proximité qu’aucun hypermarché Carrefour n’a fermé en France depuis 2018 ».
Ivry-sur-Seine : les conséquences concrètes de la location-gérance
Manque de probability pour le PDG de Carrefour, un cas très concret ébranle le discours de la route et le mythe de la location-gérance. « Depuis notre passage en location-gérance le 1er juin 2022, les circumstances de travail sont alarmantes », expliquent les syndicats du Carrefour d’Ivry-sur-Seine dans une lettre ouverte. « Le manque d’effectif crée une pression extreme, entraînant une saturation qui affecte les performances et la capacité des salariés à offrir un service de qualité à notre clientèle », précisent les salariés, en ajoutant que les circumstances de travail créent « un mal-être chez certains salariés qui viennent travailler avec ”la boule au ventre”». Les syndicats regrettent également des « conditions financières difficiles » dues à des « problématiques sur les bulletins de salaire ». D’autre half, ils dénoncent l’aggravation et l’augmentation des troubles musculo-squelettiques et psychologique, la vétusté du matériel, la présence de « rongeurs et rampants »…
« Face à une mobilisation large des salariés le 21 octobre dernier, le nouveau directeur du magasin n’a pas hésité à… Donner des bons d’achat de 50 € en ”récompense” aux non-grévistes », révèle également la députée écologiste des Hauts-de-Seine Sabrina Sebaihi, en dévoilant une lettre des élus syndicaux au directeur du Carrefour d’Ivry sur Seine.